Messahel : «L’Algérie est préoccupée par le retour des combattants de Daech»
Par Hani Abdi – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé lors de son intervention aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III que l’Algérie est bien préoccupée par le retour des 6 000 Africains enrôlés dans l’organisation terroriste Daech. «Le retour de ces combattants Daech préoccupe l’Algérie et toute la communauté internationale», a-t-il souligné, confirmant ainsi le maintien d’un haut niveau de vigilance à l’intérieur de son territoire et tout au long des frontières terrestres, maritimes et aériennes.
Abdelkader Messahel, qui a coprésidé, dimanche, la réunion des 5+5 sur, notamment, la sécurité dans le Bassin méditerranéen, a précisé que «la lutte antiterroriste est une priorité de l’Algérie». «Car, a-t-il ajouté, nous sommes dans un isolement positif. Nous sommes un pays entouré de zones de grandes turbulences. Il est donc évident que l’armée se déploie tout au long de nos frontières. Elle le fait bien. Elle défend notre sécurité et notre souveraineté.»
Rappelant la doctrine algérienne selon laquelle elle ne s’implique pas militairement dans les conflits, Abdelkader Messahel a assuré que «la lutte antiterroriste pour nous est une priorité dans les pays du Sahel, Mali et Libye. Nous sommes les premiers concernés.» Selon lui, «il y a mille manières d’accompagner nos frères libyens et maliens dans la lutte antiterroriste. Je prends le cas des pays du Sahel nous faisons beaucoup dans le renforcement des capacités, notamment au Niger et au Mali».
Abdelkader Messahel a expliqué que l’Algérie apporte une aide logistique et humanitaire importante et forme des troupes d’élite au Niger, au Mali ainsi que dans d’autres pays de la région pour la lutte antiterroriste en territoire saharien. «Nous avons consacré ces dix dernières années près de 100 millions de dollars dans l’aide et le support. L’Algérie apporte sa contribution. Il y va de la sécurité de l’Algérie bien évidemment pour préserver notre pays mais nous le faisons également par devoir de solidarité», a-t-il soutenu.
Le ministre des Affaires étrangères a relevé également que l’Algérie ne lésine sur aucun moyen diplomatique pour ramener la paix dans la région et trouver des solutions politiques aux crises qui secouent la Libye et le Mali. «Nous faisions des efforts pour le retour de la paix et de la stabilité en Libye et au Mali. Moins on s’éloigne d’un Etat fort avec des institutions, d’un Etat juste, plus on ouvre la porte à la présence du terrorisme et le retour des combattants étrangers», a-t-il affirmé, considérant ainsi plus qu’important de préserver l’unité et l’intégrité territoriales de ces pays. Cela tout en insistant sur la mise en place d’institutions fortes pour prendre en charge les problèmes de sécurité notamment avoir une armée unie. «Nous travaillons sur une solution politique qui préserverait l’unité et l’intégrité territoriales de la Libye et du Mali, qui permettrait également à ces pays de retrouver leur stabilité à travers des institutions fortes», a-t-il soutenu, appelant à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issus du processus d’Alger, signé à Bamako en 2015.
Interrogé sur l’avenir de l’Union du Maghreb arabe (UMA), Abdelkader Messahel a affirmé avoir évoqué le sujet avec ses homologues tunisien, mauritanien, libyen et même marocain.
H. A.
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