La firme suisse Glencore lâche le Maroc et se retire des eaux sahraouies
Par Meriem Sassi – La compagnie suisse Glencore, qui effectuait de la recherche pétrolière au large du Sahara Occidental occupé, vient de confirmer son retrait et la vente de ses actifs, infligeant un revers au Makhzen. L’exploration illégale se faisait, notamment, sur le bloc Foum Ognit, exploité par New Age Energie, et dans lequel Glencore détenait une participation de 18,5%.
La société détenait également une autre licence, le Boujdour Offshore Shallow. En 2014-2015, la société sismique norvégienne SeaBird Eploration, qui entreprenait une étude sur la même zone, avait aussi résilié son contrat avec le Maroc, concédant que ses activités étaient illégales. La société norvégienne avait reconnu avoir fait «une erreur» et a dit se sentir «très inconfortable d’avoir contribué à soutenir une puissance d’occupation».
L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental, Western Sahara Resource Watch (WSRW), avait, à maintes fois, dénoncé la recherche pétrolière illégale effectuée par la compagnie suisse Glencore qui a fini par céder les actifs qu’elle détenait illégalement dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Glencore avait déjà précisé aux médias suisses, en mai 2017, qu’elle avait l’intention de céder ses actifs au Sahara Occidental. L’Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental avait indiqué, il y a quelques mois – avant l’annonce du retrait – que «Glencore avait accéléré la recherche pétrolière offshore du Sahara Occidental occupé», précisant que la compagnie a entrepris «d’autres études sismiques et conclu un contrat renouvelé sur un bloc au large du territoire occupé».
Il est à savoir qu’actuellement seules trois sociétés cotées en Bourse collaborent avec le gouvernement marocain dans la recherche pétrolière : Kosmos Energy (Etats-Unis), Cairn Energy (Royaume-Uni) avec une licence offshore, tandis que San Leon Energy (Royaume-Uni) exploite on-shore.
La Cour de justice de l’UE a déclaré, le 10 janvier 2018, que le droit international s’applique au Sahara Occidental occupé et que l’accord de pêche de l’UE avec le Maroc couvrant le Sahara Occidental est donc invalide. La Cour souligne également que la légalité d’un accord au Sahara Occidental dépend du consentement des représentants du peuple du territoire. Un avis juridique de l’ONU de 2002 stipule qu’aucune autre exploration pétrolière ne peut avoir lieu sans le consentement du peuple du Sahara Occidental.
M. S.
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