Les Douanes déclarent la guerre aux importations illicites
Par Hani Abdi – Les services des Douanes ont mis en place une stratégie visant à contrer toute tentative de fraude liée aux nouvelles mesures d’interdiction de domiciliation bancaire à une liste de 851 produits.
Selon le directeur général des Douanes, Noureddine Allag, les services des Douanes veillent au respect scrupuleux de ces dispositions visant à réduire la facture des importations mais surtout à protéger la production nationale. «Il y a 851 produits interdits à l’importation. Cela veut dire que le banquier ne doit pas enregistrer de domiciliation pour ces produits-là. Mais le banquier, ce n’est pas un professionnel dans l’encadrement du commerce extérieur, lui c’est beaucoup plus un dossier qu’il gère. Nous avons donc pris deux mesures : nous avons un système d’échanges avec les banques connectées au système d’information du Sigad et nous sommes en train de récupérer les bases de données des banques», a confié Allag à un quotidien.
Mais les Douanes ne se limitent pas à l’application de ces interdictions à l’importation. Selon Allag, l’institution met également de gros moyens pour juguler une autre pratique qui prend de l’ampleur, à savoir le «commerce du cabas». Il assure que ses services vont essayer de contrer cette pratique illicite : «Pour la plupart des 851 produits interdits provisoirement, ce sont des chocolats et des produits alimentaires. Dès lors qu’un voyageur est repéré avec une quantité exagérée de ces produits, des mesures sont prises. On est en train de lancer des alertes, de faire attention afin d’éviter le commerce du cabas.»
Allag évoque les infractions de transfert liées aux opérations d’importation qui ont atteint une valeur 21 milliards de dinars en 2017 : «Nous avons enregistré, au titre de l’exercice 2017, 11 400 affaires relatives aux infractions de transfert de valeurs (…) d’un total de près de 21 milliards.» Selon le DG des Douanes, l’«institution compte prendre une batterie de dispositions afin de contenir le fléau de majoration des valeurs et de surfacturation dans les importations, notamment à travers la consolidation des bases de données en matière d’importation». Pour ce faire, il fait état de «la mise en service d’un système d’alerte qui permet aux inspecteurs et vérificateurs douaniers d’accéder automatiquement aux données dès la domiciliation de l’opération au niveau de la banque».
Aussi, Allag évoque la mise en œuvre par le biais du ministère des Affaires étrangères de «l’échange de données avec l’Union européenne, principal fournisseur de l’Algérie en matières premières notamment, pour avoir des statistiques miroirs sur les opérations d’importation vers l’Algérie et faire la comparaison des déclarations». La surfacturation pèse lourdement dans la facture des importations.
L’ancien ministre du Commerce, le défunt Bakhti Belaïb, avait affirmé que la surfacturation représentait 30% de la facture d’importation. La tâche des Douanes s’annonce rude, surtout qu’il y aurait de puissants lobbies qui pèsent sur le commerce extérieur.
H. A.
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