Ghlamallah confirme la connexion entre salafisme et commerce informel
Par Hani Abdi – Le président du Haut-Conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah, assure que le salafisme est alimenté par les champions du commerce informel. Dans un entretien accordé à un quotidien, cet ancien ministre des Affaires religieuses confirme ainsi la connexion entre le courant salafiste et les activités commerciales informelles.
«Ceux qui parlent au nom de l’islam ne sont pas tous innocents. Il y en a beaucoup qui profitent de la religion. Je citerais par exemple tous ces gens qui refusent de confier leur argent aux banques et encouragent l’économie informelle. La majorité fait partie du courant islamiste. J’en connais beaucoup. Je les ai affrontés dans des luttes autour du contrôle de la mosquée. Ils payaient des omras à des imams pour que ces derniers leur obéissent et disent ce qu’ils voulaient entendre dans les prêches», a affirmé M. Ghlamallah, qui a fait état d’un baron de l’informel qui avait construit une mosquée sans en informer l’autorité.
Le président du HCI met en avant la nocivité à la fois religieuse et économique de ces gens qui utilisent l’islam pour faire fructifier leur argent et échapper au fisc. Bouabdellah Ghlamallah affirme que si le courant salafiste est aujourd’hui puissant, c’est grâce à l’argent de l’informel : «Il contrôle le marché informel, qui menace les équilibres financiers du pays. Ces gens (les salafistes, ndlr) cachent leur argent pour éviter la traçabilité et font tout pour gagner plus. La plupart de ces commerçants excellent dans la surfacturation et l’évasion fiscale. Pour eux, la religion n’est qu’une couverture.» Pour lutter dans contre ce courant islamiste, il faudra commencer par assécher le marché informel.
H. A.
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