Lâchée par les donateurs : la force du G5 Sahel clouée au sol
A moins d’un mois du début de ses opérations, la force du G5 Sahel qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, et qui a été créée pour lutter contre les groupes terroristes dans la région, n’est toujours parvenue à récolter les 450 millions d’euros nécessaires à son fonctionnement et au paiement des salaires de ses soldats. Malgré l’engagement de l’Arabie Saoudite de leur signer un chèque de 100 millions de dollars, il reste encore aux promoteurs du projet à trouver très vite 156 millions de dollars.
Et quand bien même ils trouveraient cette somme, ça ne fera que reporter le problème d’une année. Tant qu’aucun mécanisme de financement pérenne n’aura pas été trouvé, le projet du G5 Sahel risque tout bonnement d’exploser en plein vol. Lors du sommet qui les a réunis, hier mardi, à Niamey, les chefs d’Etat du G5 Sahel se sont dit espérer que ce problème de financement trouvera une solution lors la conférence des donateurs prévue le 23 février prochain à Bruxelles. C’est un peu le rendez-vous de la dernière chance.
La force du G5 Sahel n’a pas qu’un problème d’argent. Les choses ont aussi du mal à suivre sur le terrain. Si deux QG sont prêts à Sévaré au Mali où se trouve le commandement, et à Niamey au Niger, les fuseaux centre au Tchad et ouest en Mauritanie ne sont, en revanche, pas encore opérationnels. Le constat n’est pas fait pour rassurer. Il pourrait même confirmer l’idée que le doute commence à s’installer au sein même des pays censés animer cette force antiterroriste qui doit à terme compter 5 000 hommes.
Or, dans cette région, le doute et l’improvisation ne sont pas permis. Les groupes terroristes, dispersés lors de l’intervention française au Mali en 2013, ont retrouvé depuis un nouveau souffle dans le nord et le centre de ce pays malgré la présence de 12 000 Casques bleus de l’ONU et de la force française Barkhane qui compte 4 000 hommes dans la région. Pour les neutraliser, il faut être bien armé et avoir surtout un moral gonflé à bloc. Faute de moyens financiers et matériels, la force du G5 Sahel est pour le moment donc clouée au sol.
S. S.
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