Sahara Occidental : deux avocates françaises placées en rétention sans droit au Maroc
Par Sadek Sahraoui – Dans un communiqué rendu public ce matin, l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) indique qu’«hier soir, Ingrid Metton et Olfa Ouled, avocates des prisonniers politiques de Gdeim Izik, ont été empêchées de débarquer à leur arrivée à Casablanca et placées en rétention sans droit». «Elles venaient visiter Naâma Asfari, condamné à 30 ans de prison et poursuivi par la justice marocaine pour ‘‘allégations mensongères’’ après que le Maroc ait été condamné par le Comité contre la torture de l’ONU (CAT) pour les tortures subies pendant l’instruction et l’incarcération», ajoute la même source, qui précise que «le CAT demandait la libération de Naâma Asfari dont les aveux ont été extorqués sous la torture et de l’indemniser pour les préjudices subis».
L’AFASPA précise que «l’expulsion de ces avocates s’ajoute à celles d’une quinzaine d’observateurs, journalistes, élus, réalisatrice…expulsés du Maroc. Il faut y ajouter les 166 personnes de 15 nationalités expulsées, voire enlevées, au Sahara Occidental depuis 2014, venues d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie». Le Maroc a, poursuit la même source, terminé l’année 2017 en expulsant fin décembre 2 enseignants japonais, défenseurs des droits de l’Homme et commencé l’année 2018 en expulsant une chercheuse britannique.
«Qu’à cela ne tienne, le Maroc s’enorgueillit d’avoir accueilli 11,35 millions de visiteurs en 2017, et c’est ce que retiendront les médias français», ajoute avec sarcasme l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique, qui se demande à l’occasion si «le Maroc répondra favorablement à la décision du 30e Sommet de l’UA qui lui demande en qu’en tant qu’Etat membre de permettre à la Mission d’observation de l’UA de retourner au Sahara Occidental, et de permettre également un suivi indépendant des droits de l’Homme dans le territoire». Une décision qui l’a appelé également «à coopérer pleinement avec le Haut Représentant de l’UA pour le Sahara Occidental, l’ancien président Joaquim A. Chissano du Mozambique».
S. S.
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