Benghebrit précise : «J’ai refusé la médiation de l’imam Ali Aya»
Par Hani Abdi – La ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit, a apporté des précisions quant à l’audience qu’elle a accordée au prédicateur salafiste et imam de la Grande mosquée d’Alger, Ali Aya. La ministre a exclu tout rôle de médiation que jouerait ce prédicateur, assurant l’avoir reçu à sa demande pour s’informer de la situation dans le secteur après la grève illimitée du Cnapeste.
«La rencontre répond à la demande faite par des personnalités religieuses et juridiques en vue de s’informer de la situation prévalant au niveau de l’éducation nationale, avec la grève ‘‘illimitée’’ déclenchée par le Cnapeste. Ils se sont effectivement proposés en médiateurs. Ma réponse a été claire : la justice a déjà tranché», a-t-elle souligné dans un entretien accordé au quotidien El-Watan.
Nouria Benghebrit a donc clarifié les choses en affirmant avoir reçu beaucoup de monde depuis le déclenchement de cette grève. «Je les ai remerciés, tout en rappelant que tous nous devions nous conformer aux décisions de la justice, surtout quand elles touchent à un secteur aussi vital que celui de l’éducation nationale. Nous avons également signalé que nous avons reçu plusieurs personnalités depuis une dizaine de jours : des chefs de groupes parlementaires, des présidents d’APW… et nos partenaires sociaux», a indiqué la ministre de l’Education, qui affirme que son département agit pour rétablir les élèves dans leur droit à la scolarité et mettre fin à cette grève «illégale».
Mme Benghebrit a, dans ce sillage, affiché sa disponibilité «à recevoir les représentants du Cnapeste dès la cessation de leur grève illégale». Pour elle, la suspension de la grève est une condition sine qua non pour la reprise des discussions. Elle a souligné avoir reçu mardi les partenaires sociaux du secteur : syndicats et organisations de parents d’élèves, signataires de la Charte d’éthique du secteur de l’éducation. «Les portes du dialogue ont toujours été ouvertes et le resteront. C’est une vérité aujourd’hui connue de tous», a-t-elle insisté.
La ministre de l’Education refuse de parler d’impasse. «Nous assumons pleinement nos responsabilités, celles, en premier lieu, de préserver le droit à l’éducation de nos enfants. Notre position a été confortée par la justice, qui a statué et a qualifié d’illégal le mouvement déclenché par le syndicat que vous nommez. La règle de droit et les arrêts de justice doivent être respectés», a-t-elle assuré, estimant que «nous sommes d’autant plus confiants qu’il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent contre la prise en otages des élèves, de manière récurrente et cyclique».
«Les analyses faites au niveau du ministère de l’Education nationale ont révélé que sur une dizaine d’années, équivalentes à la durée de vie d’une cohorte d’élèves, deux années d’apprentissages ont jusque-là été perdues. Il s’agit aujourd’hui d’arrêter une telle érosion des apprentissages», a jouté la ministre, rappelant que «le secteur a, malheureusement, déjà vécu ce genre de situation et a su relever le défi grâce à l’engagement de ses fonctionnaires tant au niveau local que central, et au soutien de la société qui s’est toujours mobilisée pour la sauvegarde de son école».
H. A.
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