La Tunisie contaminée par les grèves des enseignants en Algérie
Par R. Mahmoudi – Les enseignants tunisiens s’inspirent-ils de la grève menée par leurs confrères algériens durant plus d’un mois ? La Tunisie est, depuis quelques jours, confrontée à un mouvement de protestation dans le secteur de l’éducation qui commence à prendre de l’ampleur et à inquiéter les autorités de ce pays. Ainsi, suite à une grève des enseignants pour protester contre leurs conditions de travail, et réclamer notamment des augmentations salariales, les élèves commencent à manifester leur colère et à provoquer des émeutes dans plusieurs villes du pays, ce qui a exigé un renforcement du dispositif de sécurité installé autour des établissements scolaires.
Pour l’instant, la Fédération générale de l’enseignement secondaire, initiatrice de cette action de grève, refuse de délivrer les notes de devoirs et compositions du deuxième trimestre, menace de durcir son mouvement et appelle, en première étape, à une grève générale pour le 28 mars prochain.
Dans une déclaration à l’agence de presse tunisienne TAP, le secrétaire général de ce syndicat a indiqué que son organisation poursuivra les concertations pour le durcissement du mouvement «face à la politique d’atermoiement adoptée par l’autorité de tutelle».
Des associations des parents d’élèves ont essayé de peser dans le débat pour dissuader les enseignants de poursuivre leur action, en faisant prévaloir le caractère inaliénable du droit à l’enseignement mais les grévistes sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur action pour obtenir gain de cause.
Tout le front social est en ébullition, puisque d’autres secteurs d’activité, comme celui des magistrats, sont paralysés par des protestations grandissantes. Incapable de faire face aux revendications sociales de plus en pressantes, en raison du manque de ressources, le gouvernement de Youssef Chahed n’a plus d’autre solution que le recours au renforcement de l’appareil répressif pour parer à d’éventuels débordements. Le reflux de l’activité touristique, principale source de rentrées en devises pour ce pays, suite à la vague d’attentats de 2015, a imposé au pouvoir tunisien de revoir sa stratégie économique et de recourir à un endettement massif.
R. M.
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