Au charbon !
Par R. Mahmoudi – Après le tourbillon des contestations et des grèves qui a commencé dès le début de la rentrée sociale, le gouvernement sort peu à peu de sa torpeur, en essayant de se ressaisir, de se redéployer et de se donner l’image d’un Exécutif combattif, voire offensif. C’est ce qu’on peut comprendre des sorties synchronisées d’un certain nombre de ministres pour répondre aux préoccupations qui agitent leurs secteurs respectifs.
Mme Benghebrit est la première à avoir été envoyée au charbon. Elle essaie vaille que vaille de se dépêtrer de ce bourbier qu’est devenu le secteur de l’Education dans notre pays. On ne sait pas comment cela aurait pu se passer s’il n’y avait pas eu cet ukase du chef de l’Etat mais, en tous cas, son intransigeance et son style de communication n’ont pas été payants.
Son collègue de la Santé, Mokhtar Hasblaoui veut, lui, montrer un autre visage, plus conciliant, pour éviter de tomber dans le même piège. Il le dit : en dehors de l’obligation du Service national, qui n’est pas de son ressort, aucun préalable n’est posé dans le dialogue avec les médecins résidents en grève depuis plusieurs mois.
Moins médiatisé, le secteur des Transports traverse, lui aussi, une zone de turbulences, qui recommande à l’actuel ministre, Abdelghani Zalene, de prendre personnellement en main les pourparlers avec les représentants des employés d’Air Algérie. Anticipant de nouveaux débrayages dans les aéroports qui peuvent sérieusement déstabiliser son département, le ministre veut apparemment aller vers une restructuration profonde du secteur, avec des changements en vue à la tête de certaines directions.
Tout ce remue-ménage tranche pourtant avec l’apathie du Premier ministre qui, d’habitude, suppléait ses ministres pour disserter sur les questions inhérentes à chaque secteur. C’est ce moment de renaissance d’un gouvernement donné comme moribond qui a été choisi par le porte-parole du RND (toujours sous cette étiquette partisane), Seddik Chiheb, pour démentir les rumeurs, relayées par des partis politiques, sur la mise à l’écart d’Ahmed Ouyahia. Est-ce à dire qu’on verra bientôt Ouyahia retourner au charbon ?
R. M.
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