8 Mars : une flagrante injustice
Par Aziz Ghedia – Hier, nous étions le 8 mars. Et, comme chaque année, le 8 mars, les femmes du monde entier (du monde dit civilisé ou de celui encore à la traîne) ont droit à une demi-journée de… fête. Du moins, les femmes qui travaillent, celles qui occupent des fonctions rémunérées. Les femmes de la campagne et celles dites au foyer ne connaissent pas de répit, et donc pas de fête. Pour celles-ci, tous les jours se ressemblent et il n’y a ni fête de la femme ni autre.
Les hommes sont égoïstes. Pas tous les hommes mais ceux qui ont décrété que la femme ne mérite qu’une demi-journée de fête. Ceux qui ont décrété que la moitié de l’homme ne peut être l’égale de l’homme : par cette demi-journée, on lui fait bien comprendre, une fois pour toutes, qu’elle ne vaut véritablement que la moitié de l’homme ! Mais qui a décidé que ça soit ainsi ? La Cour de la Haye ou ce «machin» des Nations unies ? Je ne connais pas l’histoire de cette demi-journée. Y a-t-il quelqu’un qui puisse éclairer ma lanterne ? C’est pour l’expliquer à ma secrétaire, elle qui n’attend avec impatience, pour le fêter dans le faste, que le… 30 février. Elle sera peut-être ravie d’avoir encore une… demi-journée. Ne comprenez pas de travers ! Je ne nargue ni ma secrétaire ni les femmes en général.
Mais il y a une question qui me hante et qui me brûle les lèvres, et je ne peux me retenir de la poser : comment se fait-il que les femmes, qui se sont pourtant imposées dans tous les domaines de la vie quotidienne, ferment les yeux sur une aussi flagrante injustice ? Pourtant, à travers le monde, il y a des femmes qui occupent de hautes fonctions, que ce soit dans leurs pays respectifs ou dans les institutions internationales. Elles peuvent donc imposer leurs points de vue aux hommes. Elles peuvent taper du poing sur la table et dire : «Bon, ça suffit, on en a assez, donnez-nous notre journée maintenant !» Et elles auront, sûrement, facilement gain de cause. Toutes les femmes seront fières d’elles.
Alors, pourquoi ne le font-elles pas ? N’ont-elles pas encore compris qu’un droit, tout comme la liberté, ça s’arrache ? N’ont-elles pas encore compris que la liberté est au bout du fusil ? Ah ! J’aimerais bien assister à une guerre, disons la cinquième guerre mondiale (puisqu’on en est à la quatrième actuellement) mais qui opposerait les femmes aux… hommes ; une guerre de sexe dans laquelle, personnellement, je ne serais qu’un simple observateur. Ou bien alors, en ma qualité de chirurgien, je m’occuperais des blessures des unes (les femmes d’abord !) et des autres (les hommes). Les morts à la morgue !
Sur ce, je tiens à souhaiter une bonne fête à toutes les femmes du monde sans distinction aucune.
A. G.
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