Berraf : «Il faut des championnats nationaux de haut niveau pour atteindre le niveau mondial»
L’absence de championnats nationaux de haut niveau compte parmi les principales raisons qui ont conduit à la régression des résultats du sport algérien sur le plan international, a estimé dimanche à Alger le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf. «Les élites sportives algériennes se contentent généralement de stages précompétitifs pour se mettre en jambes. C’est insuffisant pour espérer réussir de bons résultats, car, de nos jours, les athlètes ont besoin de rester de manière constante dans des conditions optimales. Ce qui est impossible en l’absence de championnats nationaux de haut niveau, car c’est ce qui permet aux sportifs de se maintenir au top niveau et de continuer à progresser», a souligné le premier responsable du COA au forum du journal DK News.
Berraf a admis qu’il est «de plus en plus difficile pour les athlètes algériens de rivaliser avec des adversaires qui travaillent régulièrement à raison de 8 ou 10 heures d’entraînement par jour», tout en ayant la possibilité de jauger leurs capacités dans des championnats nationaux de très haut niveau. «Cela s’est, d’ailleurs, confirmé à de nombreuses occasions avec des éliminations précoces de nos élites sportives qui paraissaient très loin du haut niveau», a ajouté le président du COA pour appuyer ses dires. Berraf a donc jugé «utile de se montrer honnête avec soi-même» et d’éviter de se leurrer en fixant «des objectifs démesurés, car la réalité du terrain a démontré qu’actuellement, le sport algérien est loin du haut niveau».
Malgré ce triste constat, le président du COA a affirmé qu’il «ne désespère pas de voir les sportifs algériens représenter dignement les couleurs nationales à l’occasion des prochains grands évènements internationaux», notamment les jeux Méditerranéens de Tarragone (Espagne), les jeux Africains de la Jeunesse (Algérie) et les jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires (Argentine). Dans cette perspective, Berraf a assuré du total soutien de son instance aux sportifs algériens pour les aider à atteindre les objectifs tracés. A ce propos, Berraf a tenu à préciser que l’aide du COA est soumises à certaines conditions, car considérant «irrationnel de donner de l’argent à des athlètes sans savoir ce qu’ils en feront». Il a insisté, néanmoins, sur «la nécessité» de prendre «particulièrement soin des athlètes», car ce sont eux «les principaux acteurs sur le terrain» et les vrais artisans des grands exploits.
«A la fin, l’histoire ne retient que le nom des athlètes. Tout le monde sait qu’aux JO de Barcelone-92, Hassiba Boulmerka a décroché une médaille d’or sur le 1 500 m, mais personne ne sait qui était entraîneur, dirigeant ou chef de mission. Personne ne cherche à savoir ce genre de choses», a insisté Berraf. Concernant sa relation avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, El-Hadi Ould Ali, le président du COA l’a qualifiée de «calme et sereine» avec comme seul objectif la réussite d’un bon travail pour permettre à l’Algérie d’être dignement représentée sur la scène internationale, ajoutant, toutefois, que le COA ne «cédera pas ses prérogatives à quiconque».
Berraf a profité de l’occasion pour exposer le programme d’activité de sa structure pour l’année en cours et qui comporte plusieurs évènements nationaux et internationaux.
R. S.
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