Il annonce des élections en 2019 : Essebsi veut-il quitter le pouvoir ?

Essebsi
Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi. D. R.

Par Sadek Sahraoui – Le président tunisien Béji Caïd Essebsi (BCE) a annoncé la tenue en décembre 2019 des élections, affirmant qu’il ne lancera aucune initiative pour changer la Constitution. «Il faut se préparer pour les prochaines élections en décembre 2019», a déclaré M. Essebsi, sans préciser de quel scrutin il s’agissait, alors que des législatives et présidentielle sont prévues l’an prochain. En revanche, il a soutenu la nécessité de réviser la loi électorale. «Le réexamen de la loi électorale est souhaitable», a-t-il dit, proposant la formation d’une équipe restreinte au sein de la commission des représentants des partis et organisations signataires du document de Carthage pour l’examen de cette loi.

Le chef de l’Etat tunisien a assuré ne pas vouloir changer la Constitution, car ce n’est «pas le moment», et a appelé le Parlement à mettre en place au plus vite les instances indépendantes prévues par la Loi fondamentale, dont la Cour constitutionnelle. M. Essebsi a appelé ses compatriotes à l’optimisme et à l’unité dans cette «phase critique», déplorant que beaucoup de Tunisiens soient «déçus». «On a pris des retards dans certains domaines», a-t-il reconnu.

Il cité le chômage qui reste au-dessus des 15%, le poids de la dette et la plongée du dinar. Le Président a appelé les partis et organisations syndicales et patronales réunis au sein du pacte de Carthage, qui oriente le gouvernement d’union nationale, à «continuer à travailler ensemble dans l’intérêt commun, malgré les dissensions croissantes à l’approche des élections». Certains observateurs en Tunisie croient déceler dans cette intervention «testamentaire» une envie de BCE de se retirer du pouvoir. Un retrait qui pourrait être justifié autant par son âge avancé que par les grandes difficultés sécuritaires et économiques que rencontrent actuellement la Tunisie.

S. S.

Commentaires

    Rani Zaafane
    21 mars 2018 - 7 h 03 min

    Franchement ça m’étonnerait si Essebssi venait à renoncer à briguer un nouveau mandat, l’alternance n’a jamais été un priorité chez les gouvernants arabes et puis , il a appris à rester au pouvoir dans les bonnes écoles de Bourguiba et autres .Il doit s’inspirer aussi de son voisin Bouteflika!. La Tunisie mérité mieux,L’Algérie par contre n’a que ce qu’elle mérite!
    « كما تكونوا يولى عليكم »

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.