Ces politicards français humiliés et en fin de cycle au service du Makhzen
Par Karim B. – Ils se nomment Sarkozy, Guigou, Lang, Pargneaux, Dati, Chauprade, Carteron, etc. La liste est longue. Ils sont d’horizons politiques différents mais ont tous un point commun : des fins de carrière politique des plus humiliantes et une inféodation sans borne au Makhzen.
L’ancien président français qui n’était même plus en mesure de passer le cap des primaires lors des dernières élections présidentielles en France, a été cueilli ce mardi 20 mars dès son arrivée en provenance de la ville de Dakhla occupée, au Sahara Occidental, où il assistait au Forum Crans-Montana organisé par l’autre obligé de Rabat, Jean-Paul Carteron, et emmené dare-dare dans les locaux de la police judicaire de Nanterre où il est placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur les financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007. Après avoir accueilli Kadhafi dans les jardins de l’Elysée avec tente et «bagages», la malédiction des milliers de morts libyens dont il est le principal responsable n’est pas étrangère à sa descente aux enfers ; mais aussi celle des Sahraouis dont il vient de fouler les terres injustement et avec arrogance, ainsi que tous les autres marocains opprimés dans la région du Rif, Al-Hoceima, Jerada, oppression dont il s’est rendu complice à travers son mutisme et des louanges appuyés rendus à «sa majesté» Mohammed VI.
L’autre native de Marrakech, Elisabeth Guigou et son mari Jean-Louis du même nom, faisant partie des fondateurs du think tank IPEMed financé par la famille du président tunisien déchu Zine El-Abidine Ben Ali – la preuve que ça mange à tous les râteliers –, viennent aussi de passer quelques jours sur le bateau de croisière italien Rhapsodie, qui a servi comme lieu d’hébergement aux «convives» du Forum Crans-Montana, durant lequel elle a réaffirmé son soutien au plan d’autonomie marocain, faisant fi des souffrances du peuple sahraoui, du droit international et du droit tout court ; elle qui était censée porter les valeurs morales, ayant exercé des années durant en tant que ministre de la Justice, au même titre que son autre comparse et néanmoins compatriote Rachida Dati, qui a fini sur la voie de garage du Parlement européen après une décadence annoncée.
Elisabeth Guigou, qui a subi une défaite humiliante aux dernières élections législatives françaises, s’est exprimée à Dakhla, sans scrupule aucun, au nom de la fondation Anna Lindh, qu’elle préside pour un second mandat consécutif après s’être cramponnée ardemment à ce poste, histoire de s’assurer une bonne retraite. Cette fondation présidée lors de son lancement par le conseilleur du roi Mohammed VI, André Azoulay, vit des contributions des 43 pays membres de l’Union pour la Méditerranée (UpM), lancée sur initiative de Sarkozy en 2008, et dont aucun pays ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental, y compris leurs amis israéliens. Cela n’a pas empêché la presse propagandiste du Makhzen de monter au créneau récemment, en se montrant outrée de «découvrir» que l’ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW), qui défend la cause sahraouie, fait partie du réseau de la fondation Anna Lindh, interpelant le gouvernement marocain sur ce sujet.
L’autre habitué de l’hôtel Mamounia de Marrakech, de ses «hôtels» et des plages de Dakhla, le zélé Gilles Pargneaux, s’emploie ces derniers jours au sein de l’hémicycle européen à amortir l’onde de choc provoquée par le dernier arrêt de la CJUE du 27 février dernier, qui a statué sur l’inapplicabilité de l’accord de pêche UE-Maroc au Sahara Occidental ; un arrêt que même une certaine presse marocaine – un tant soit peu lucide – a qualifié de «gifle pour le Maroc et sa diplomatie». Ainsi, après avoir fait preuve de déni comme ses mentors à Rabat, à travers des déclarations sur commande dans lesquelles il estimait que suite à cet arrêt, c’est «avec sérénité» que les prochaines négociations commerciales entre l’UE et le Maroc seront abordées, il s’apprête à accueillir ce jeudi 22 mars au Parlement européen, les mêmes propagandistes habituels, dont Charles Saint-Prot et Jean-Yves de Cara, dirigeants du pompeux «observatoire d’études géopolitiques» basé à Paris et auteurs d’un «livre» – intellectuellement malhonnête et frisant le ridicule – sur la question du Sahara Occidental, pour échanger sur les relations UE-Maroc suite aux décisions de la CJUE, et se faire, comme à l’accoutumée, les porte-voix des thèses dénuées de toute crédibilité que personne ne croit, y compris leurs auteurs. Il faut dire ces derniers ne peuvent plus se passer de la tétée assurée par le Makhzen, mais surtout qu’ils sont pris au piège de la «diplomatie Mamounia» et dans le cercle «véreux» de la corruption et du chantage auquel ils ne peuvent plus se soustraire.
Il est intéressant de noter que la carrière politique de Pargneaux la girouette » ou «bigoudi», pour ses intimes, touche également à sa fin, à son grand désespoir, puisque son mandat de parlementaire européen arrive à échéance en 2019. Pris de panique et faisant preuve d’un opportunisme sans égal en escomptant un renvoi d’ascenseur de la part de Rabat et un appui auprès de Paris, il a récemment changé son fusil d’épaule en prenant ses distances avec sa famille politique (le parti socialiste) et en affichant une proximité douteuse avec le président français Emmanuel Macron. Il s’est même ridiculisé auprès de ses pairs parlementaires, en tentant de mettre sur pied, sans succès, au sein du Parlement européen, un groupe politique de «macroniens» pour se placer aux avant-postes d’un hypothétique troisième mandat européen. Cause perdue d’avance.
K. B.
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