Seïf El-Islam Kadhafi : «Nous détenons les preuves pour condamner Sarkozy»
Par Sadek Sahraoui – Seïf El-Islam Kadhafi a réagi au quart de tour à l’information concernant la garde à vue de Nicolas Sarkozy, accusé d’avoir financé illégalement sa campagne victorieuse à la présidentielle de 2007 avec des fonds libyens. Dans une réaction exclusive au site d’information africain Africanews, le fils de l’ancien guide libyen a salué «une réponse tardive (de la justice française), mais digne d’être saluée». «Je félicite la justice française pour l’arrestation de Nicolas Sarkozy», a déclaré Seïf El-Islam Kadhafi au micro de la correspondante d’Africanews en Tunisie.
Le fils du défunt guide libyen, Mouammar Kadhafi, indique la même source, espère que l’affaire ne se confinera pas qu’à la garde à vue de Nicolas Sarkozy et que ce dernier sera traduit devant la justice internationale pour «ses crimes contre la Libye». A ce propos, il a fait savoir qu’il se porte d’ores et déjà témoin au regard des preuves qu’il aurait en sa possession. «Je précise que j’ai encore des preuves solides contre Sarkozy. Et je n’ai pas encore été entendu comme témoin dans cette affaire, ni Abdallah Senoussi, l’ex-directeur des services de renseignements libyen qui détient encore un enregistrement de la première réunion de Sarkozy et Kadhafi à Tripoli avant sa campagne électorale. Il y a aussi Bachir Salah, l’ex-PDG de Libya Investment, qui est prêt à témoigner malgré les menaces de mort», a martelé Seïf El-Islam Kadhafi.
Le fils de l’ancien guide libyen a indiqué qu’il pouvait permettre d’apporter «un sérieux coup d’accélérateur à cette affaire». Une affaire qui, selon lui, a été négligée par la justice française et internationale. «Elle (la garde à vue de Nicolas Sarkozy, ndlr) vient en retard et après 7 ans de guerre. Je dis dommage parce que j’avais donné moi-même les preuves sur cette affaire dans une interview accordée à Euronews en 2011, à Tripoli, mais la justice, que ce soit en France ou à l’international, n’a pas bougé à l‘époque», a-t-il regretté. Quoique le fils de Mouammar Kadhafi croit en une autre justice, celle des urnes. C’est pourquoi, il appelle le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, à soutenir le processus électoral en Libye.
L’ancien président français (2007-2012) a été placé en garde à vue hier, mardi 20 mars, dans le cadre d’une enquête notamment pour détournements de fonds publics et corruption active et passive. En janvier, l’instruction a été élargie à des faits présumés de «financement illégal de campagne électorale» pour une affaire ouverte depuis 2013 par la justice française. Nicolas Sarkozy est, par ailleurs, directement responsable du chaos sécuritaire, économique et humanitaire dans lequel se trouvent aujourd’hui la Libye et le Sahel.
S. S.
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