La sortie du président Bouteflika ne capte pas l’intérêt des citoyens
Par Hani Abdi – La sortie du président Abdelaziz Bouteflika à Alger n’a suscité aucune ferveur particulière chez les citoyens. Hormis les désagréments provoqués par, notamment, le blocage de certains axes routiers et le métro d’Alger pendant toute la matinée, les Algérois ont passé plutôt une journée des plus habituelles.
A la mosquée de Ketchaoua, une petite foule massée devant l’accès principal crie : «Vive Bouteflika» et exhibe quelques portraits du chef de l’Etat datant de l’époque où il était en pleine forme. Au niveau de la Place Ibn-Badis où se situe cette mosquée historique, le président Bouteflika a, d’un geste long, salué la foule. Des salves de baroud et des youyous ont été entonnés par les groupes de «zorna», mobilisés pour la circonstance par les autorités locales. Une fois la mosquée, rénovée par les Turcs, et la station du métro d’Alger, réalisée par Siemens France, inaugurées, le chef de l’Etat s’est «offert» un «bain» de foule tout le long du Boulevard Zighout-Youcef. Quelques dizaines de personnes sont venues saluer celui qui est à la tête de l’Etat depuis 19 ans.
On est bien loin des bains de foule des années 2000 où le chef de l’Etat parcourait des kilomètres quotidiennement en visite dans les différents recoins de l’Algérie. Très affaibli à la fois par l’âge et la maladie qu’il traîne depuis de longues années, le président Bouteflika a assuré le strict minimum, lui que le FLN appelle à se présenter pour un autre mandat. «Au nom de tous les militants du parti du FLN, au nombre de 700 000, et au nom de ses partisans et ses sympathisants, je m’engage en tant que secrétaire général à transmettre au président de la République le souhait et le désir des militants de le voir poursuivre son œuvre», a déclaré Ould Abbès lors de sa récente sortie médiatique.
Les Algérois semblent ainsi peu intéressés par les sorties du chef de l’Etat qui n’apparaît que très rarement sur le terrain. «Le Président est malade. Que Dieu le guérisse !» lâche un passant rencontré à la place des Martyrs qui refuse de rajouter un autre commentaire. «Je ne vois pas pourquoi on ferme tout pour une petite cérémonie d’inauguration. Je ne vous cache pas, j’ai dû laisser ma voiture à Bab El-Oued à cause de la circulation. J’espère qu’il ne tardera pas pour que les choses reviennent à la normale», affirme un propriétaire d’une pizzeria pas loin du Théâtre national algérien (TNA).
Même sur les réseaux sociaux, habituellement très réactifs aux apparitions du chef de l’Etat, cette sortie, à une année de la présidentielle de 2019, n’a pas été largement commentée. Même la posture d’un chef d’Etat physiquement très démuni n’a pas provoqué beaucoup de réactions.
H. A.
Comment (35)