Abdelkader Messahel : «Saïd Bouteflika est un conseiller comme tant d’autres»
Par R. Mahmoudi – Dans l’entretien qu’il a accordé ce mardi à la chaîne française publique France 24, le chef de la diplomatie, Abdelkader Messahel, a assuré que le président de la République «vaque à ses obligations le plus normalement», en évoquant sa récente visite dans la capitale, où il a inauguré une mosquée récemment rénovée et une nouvelle station de métro.
Interrogé sur ce qu’il pensait de ce que disent «beaucoup de commentateurs», à savoir que «vu l’état de santé du chef de l’Etat, c’est son frère, Saïd, qui commande», Abdelkader Messahel s’est montré formel, en affirmant : «C’est bien lui (Abdelaziz Bouteflika, ndlr), seul, qui dirige, et je suis bien placé pour le dire, puisque j’ai l’occasion de le voir, de recevoir ses instructions et de lui rendre compte de mes missions. Son frère n’est qu’un conseiller parmi tant d’autres.»
A la question de savoir si lui-même était favorable à une candidature de Bouteflika à la présidentielle de 2019, Messahel a eu cette réponse sibylline : «Le Président est l’homme d’une œuvre grandiose qui a, aujourd’hui, porté ses fruits. Cette œuvre doit, de mon point de vue, être poursuivie. En fait, je donne, ici, mon sentiment, mais la décision lui reviendra.»
Sur la situation sécuritaire dans la région, Messahel a réitéré le refus de l’Algérie de s’impliquer militairement hors de ses frontières, «conformément à notre doctrine en matière d’intervention militaire», tout en plaidant pour une plus large coopération sécuritaire entre les pays de la région. «Il y a mille et une façons d’agir dans ce sens», a-t-il résumé.
Autre question d’actualité abordée par le chef de la diplomatie : les tensions dans les Territoires occupés du Sahara Occidental. «L’Algérie, a déclaré Messahel, soutient le principe d’autodétermination et les droits légitimes du peuple sahraoui.» Mais il estime que ce n’est pas à l’Algérie de «s’impliquer» directement dans les négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Et de poursuivre : «Le Maroc affirme que c’est une affaire entre l’Algérie et le Maroc, ce n’est pas le cas. C’est une affaire entre le Maroc et le peuple sahraoui, et entre le Maroc et les décisions des Nations unies.»
Abdelkader Messahel nie enfin avoir été informé d’une «possible intervention militaire marocaine».
R. M.
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