Messahel : l’idéologie et la propagande terroristes restent «vivaces» et «mobilisent toujours»

Abdelkader Messahel.
Abdelkader Messahel. New Press

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a averti, mercredi, à Paris que l’idéologie et la propagande terroristes restent «vivaces» et «mobilisent toujours» dans différentes régions du monde, malgré le recul des groupes terroristes en Irak et en Syrie.

«(…) en dépit des reculs que les groupes terroristes ont enregistré en Syrie et en Irak, l’idéologie et la propagande terroristes restent vivaces et mobilisent toujours dans différentes régions du monde, indépendamment des modes de sociétés», a souligné le ministre dans une conférence ayant pour thème «Contre le terrorisme et l’extrémisme, la déradicalisation : l’expérience algérienne», qu’il a donnée à l’Institut français des relations internationales (Ifri), avertissant qu’aucun pays «n’en est malheureusement à l’abri».

Il a fait remarquer que, selon la géographie des attentats commis ces douze derniers mois, le phénomène de la radicalisation «progresse à l’échelle globale» et représente de «plus en plus» une préoccupation «prioritaire» dans les politiques gouvernementales, «en ce qu’elle est l’antichambre de l’extrémisme violent, terreau où les terroristes se forment et se formatent», signalant que le groupe terroriste Daech a appelé ses membres à poursuivre et à centrer leur combat sur le terrain idéologique, principalement à travers internet, le Darknet et les plateformes cryptées, relativisant et contextualisant ainsi la perte de territoires.

Il a également fait observer qu’il y a un changement progressif dans le mode opératoire des groupes terroristes qui «privilégient et glorifient l’initiative individuelle», en élargissant leur champ d’action à toute la planète. «Ils légitiment toute forme de violence et l’autorisent contre l’autre, indépendamment de ses croyances, motivations politiques ou toutes autres considérations», a-t-il ajouté, notant que cette mutation, qui a déjà causé des pertes en vies humaines dans un nombre croissant de pays, «ne diminue en rien la menace classique véhiculée par les groupes terroristes sur les régions où ils se trouvent déjà».

Evoquant la menace du retour des combattants terroristes étrangers vers leurs pays d’origine et vers d’autres territoires, il a indiqué que ceci favorise un redéploiement de cette menace. «Idéologiquement formés et militairement aguerris, ces terroristes activent de plus en plus en réseaux à travers une utilisation extensive de l’Internet», a-t-il dit, précisant que bien qu’ils soient originaires d’une centaine de pays, «les différentes sources concordent sur l’accroissement de leur présence en Afrique et principalement dans la bande sahélo-saharienne».

Dans cette région, a-t-il expliqué, les groupes terroristes «exploitent à leur profit l’immensité des territoires nationaux, l’absence d’institutions nationales fortes, la faiblesse des ressources des pays de la région, mais également la porosité des frontières et les franges des populations vulnérabilisées par la pauvreté et le chômage». Dans ce contexte, le ministre a attiré l’attention de l’audience, chercheurs, journalistes et anciens responsables français, sur la densification de la relation entre le terrorisme et le crime organisé transnational «dans une logique de quête commune pour l’argent, comme moyen pour le premier et finalité pour le second».

Sur un autre volet, le chef de la diplomatie algérienne a pointé le doigt sur la faiblesse de la coopération internationale dans la lutte contre ces fléaux, «en dépit des importantes avancées réalisées dans différents domaines de cette lutte commune».

«Ces faiblesses, a-t-il dit, résident notamment dans la fragilisation de la suprématie recherchée du droit international et des moyens pacifiques dans la conduite des relations entre les Etats comme le stipule la Charte des Nations unies».

R. N.

Comment (2)

    Anonyme
    11 avril 2018 - 16 h 48 min

    Pour lutter contre les moustiques il faut assécher les marécages, les marécages de l’idéologie terroriste c’est les mosquées et les chaines satellitaires religieuses . Donc il y a du pain sur la planche .

      Anonyme
      11 avril 2018 - 19 h 35 min

      Bien dit,tant que le pouvoir se sert de la religion pour se maintenir au pouvoir on ne s en sortira jamais….

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