L’Union européenne espionne-t-elle l’Algérie à travers un sondage ?
Par Kamel M. – L’Union européenne a financé un sondage intitulé «Generation What» qui consiste à connaître l’avis des jeunes Algériens sur des sujets de différents ordres. L’enquête traite «des questions sur tous les thèmes. Ou en tout cas, les plus importants», lit-on dans la présentation du sondage qui appelle le plus grand nombre d’internautes à prendre part à cet «interrogatoire» auquel près de 82 000 jeunes ont déjà adhéré.
«Generation What», qui se veut «la grande enquête qui dresse le portrait de toute une génération» et qui «fait entendre [la] voix» des jeunes Algériens, les invite «à consulter les réponses en détail, question par question» même s’ils n’ont pas «encore répondu au questionnaire».
Le site qui sert de support au sondage a été produit par Upian, une boîte française sise à Paris, et Yami2, une société de production audiovisuelle française également. Le sondage est coordonné par l’Union européenne de radiotélévision, l’Union de radiodiffusion des Etats arabes et la Conférence permanente de l’audiovisuel méditerranéen (COPEAM). Il est réalisé en partenariat avec On Orient, un média qui se définit comme «indépendant» et qui se fixe pour objectif de «détecter, diffuser et transporter l’élan créatif du Maghreb et du Moyen-Orient et des diasporas» et de «valoriser les expressions culturelles multiples et leurs entrelacements, accélérés par le numérique et la mondialisation».
Si rien ne permet, a priori, de suspecter la bonne foi d’une telle opération, il n’en demeure pas moins que le financement de ce projet par l’Union européenne fait craindre la présence de desseins inavoués, d’autant que l’Algérie est la cible d’officines étrangères qui ont échoué à faire parvenir le «printemps arabe» destructeur jusqu’à elle. Les soulèvements qui ont conduit plusieurs pays du Maghreb et du Moyen-Orient à la guerre civile ont été fomentés, il faut le rappeler, à travers les réseaux sociaux et les actions d’organisations pilotées par les services spéciaux de plusieurs pays occidentaux, notamment Canevas (Otpor), une succursale de la CIA, Human Rights Watch, NDI et de nombreuses autres ONG qui se drapent derrière la défense des droits humains mais qui, en réalité, roulent pour les services secrets de leurs pays respectifs.
Faut-il s’en inquiéter ?
K. M.
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