Les trois propositions des Occidentaux à Poutine pour lâcher Al-Assad
Par R. Mahmoudi – Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung révèle que des discussions secrètes sont engagées actuellement par les principales capitales occidentales avec Moscou, pour essayer d’amener Vladimir Poutine à «lâcher» Bachar Al-Assad dont le pays est en bute, depuis six ans, à une invasion terroriste et vient d’être visé par des frappes menées par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne.
Selon ce journal qui cite des sources diplomatiques allemandes, les Occidentaux aurait fait une offre «alléchante» aux Russes. Celle-ci se résumerait en trois propositions : garantir la sécurité des deux bases militaires russes à Tartous et Lattaquié. Les Occidentaux savent que ces deux bases revêtent une importance stratégique pour l’armée russe, en ce sens qu’elles lui permettent d’avoir un accès à la Méditerranée. Néanmoins, le maintien du président Bachar Al-Assad et son régime assure déjà ce privilège à la Russie.
Deuxième proposition : le financement immédiat de la reconstruction de la Syrie, dont les Russes pourraient largement bénéficier. Les Occidentaux auraient assuré à leurs interlocuteurs russes que des puissances occidentales ainsi que des monarchies du Golfe sont d’ores et déjà prêtes à injecter des milliards de dollars dans cet immense chantier s’ils acceptent de renoncer à leur soutien au «régime syrien». Tablant sur les besoins actuels de l’économie russe, qui peinerait à trouver des débouchés hors des frontières, les émissaires occidentaux veulent appâter les Russes en leur offrant, là aussi, des garanties sur leur part du «gâteau».
La troisième proposition est la plus importante. Les Occidentaux s’engageraient à reconnaître la Russie comme «superpuissance mondiale» et à la traiter avec elle comme tel à tous les niveaux, avec tout ce que cela suppose comme suppression des sanctions que Washington et l’Union européenne décident tour à tour d’imposer à ce pays.
Les sources diplomatiques citées par le journal allemand estiment que cette offre n’est pas «une reddition», mais plutôt «un aveu d’échec» imposé par l’absence d’alternative pour mettre fin à la crise syrienne.
A noter, enfin, que le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung qui a publié ces révélations, ne fait aucune mention à la réaction de la partie russe dans ces pourparlers.
R. M.
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