Djellab répond à l’UE : «Nous ne sommes pas qu’un marché commercial»
Par Hani Abdi – L’Algérie semble déterminée à maintenir son dispositif d’interdiction de certains produits à l’importation, en dépit des fortes pressions européennes. Cette détermination à «préserver le produit national et à l’encourager» a été affichée aujourd’hui par le nouveau ministre du Commerce, Saïd Djellab, lors de son passage au forum de la Radio nationale. «Notre partenariat avec l’Union européenne doit être gagnant-gagnant. Nous ne sommes pas qu’un marché commercial. Nous avons convaincu les délégués de l’UE venus jeudi dernier en Algérie de la justesse des mesures que nous avons prises pour freiner les importations et réduire le déficit commercial», a assuré le ministre du Commerce, selon lequel l’Algérie jouit de son entière souveraineté économique qui ne risque pas d’être ébranlée par les pressions de tel ou tel partenaire.
Assurant que de nouvelles taxes vont être imposées à tous les produits finis importés, Saïd Djellab a indiqué que les mesures d’interdiction de 850 produits à l’importation ont permis à l’Algérie d’économiser 700 millions de dollars durant le premier trimestre de 2018. Cela a permis aussi de réduire le déficit commercial, qui était de 490 millions de dollars à la même période de l’année en cours.
Il est à rappeler que l’Union européenne a protesté contre ces mesures par le biais de Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée du Commerce, et de son ambassadeur en Algérie. Il y a eu également des protestations individuelles, comme celle de l’Espagne. «Nous souhaitons que l’Algérie envisage la suppression de certaines mesures d’interdiction des importations», avait affirme Maria Luisa Poncela, secrétaire d’Etat au Commerce, lors de la visite du président du Conseil de gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, en mars dernier.
L’Algérie a répondu à l’Union européenne et à l’Espagne en expliquant les motivations économiques de ces mesures temporaires. Le Premier ministre et le ministre du Commerce ont expliqué ces mesures et leurs objectifs, en invitant les entreprises européennes à venir produire en Algérie. L’UGTA et le FCE ont appuyé le gouvernement en réagissant de leur part pour défendre ces mesures et pour appeler l’UE à les soutenir dans un contexte de crise financière que traverse l’Algérie.
H. A.
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