L’Algérie mise sur la Chine pour la diversification de ses exportations
Par Hani Abdi – Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a insisté aujourd’hui sur l’importance des relations économiques entre l’Algérie et la Chine qui sont «basées» sur le principe du gagnant-gagnant.
Le ministre du Commerce, qui s’est exprimé lors d’une conférence de presse animée avec l’ambassadeur de Chine en Algérie, a mis en avant la qualité de cette relation entre les deux pays. «Nous donnons une grande importance à notre partenariat avec la Chine dans la politique économique visant la diversification des exportations», a affirmé le ministre qui parle d’un «partenaire sérieux, sincère et fiable». Le ministre semble ainsi lancer une «pique» aux partenaires européens qui se plaignent indirectement du volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la Chine.
Selon les propos du ministre du Commerce, l’Algérie est résolument engagée à développer davantage cette relation pour plus d’investissements dans la production industrielle destinée au marché extérieur, notamment africain. Il est à rappeler que le ministre du Commerce a eu à répondre, dimanche dernier, aux protestations de responsables de l’Union européenne contre les mesures de restriction des importations dans le but de rééquilibrer la balance commerciale. Dans sa réponse, le ministre avait affiché la détermination de l’Algérie à maintenir son dispositif d’interdiction de certains produits à l’importation, le temps qu’il faut pour redresser la balance commerciale.
Saïd Djellab avait affirmé, lors de son passage au Forum de la Radio nationale, que le partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne doit être gagnant-gagnant. «Nous ne sommes pas qu’un marché commercial. Nous avons convaincu les délégués de l’UE, venus jeudi dernier en Algérie, de la justesse des mesures que nous avons prises pour freiner les importations et réduire le déficit commercial», avait assuré le ministre du Commerce, selon lequel l’Algérie jouit de son entière souveraineté économique qui ne risque pas d’être ébranlée par les pressions de tel ou tel partenaire.
Assurant que de nouvelles taxes vont être imposées à tous les produits finis importés, Saïd Djellab a indiqué que les mesures d’interdiction de 850 produits à l’importation ont permis à l’Algérie d’économiser 700 millions de dollars durant le premier trimestre de 2018. Cela a permis aussi de réduire le déficit commercial, qui était de 490 millions de dollars à la même période de l’année en cours.
Il est à rappeler que l’Union européenne a protesté contre ces mesures par le biais de Cecilia Malmström, commissaire européenne chargée du Commerce, et de son ambassadeur en Algérie. Il y a eu également des protestations individuelles, comme celle de l’Espagne. «Nous souhaitons que l’Algérie envisage la suppression de certaines mesures d’interdiction des importations», avait affirmé Maria Luisa Poncela, secrétaire d’Etat au Commerce, lors de la visite du président du Conseil de gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, en mars dernier.
L’Algérie a répondu à l’Union européenne et à l’Espagne en expliquant les motivations économiques de ces mesures temporaires. Le Premier ministre et le ministre du Commerce ont expliqué ces mesures et leurs objectifs, en invitant les entreprises européennes à venir produire en Algérie. L’UGTA et le FCE ont appuyé le gouvernement en réagissant, pour leur part, pour défendre ces mesures et pour appeler l’UE à les soutenir dans un contexte de crise.
H. A.
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