Ce que les Algériens pensent de la nouvelle provocation du Maroc
Par R. Mahmoudi – Nos lecteurs sont presque unanimes à décrire la position de l’Algérie par rapport aux accusations marocaines de «judicieuse» et de «sage», tout en liant cette brusque escalade de nos voisins de l’Ouest contre notre pays à l’impasse actuelle dans laquelle ils se débattent s’agissant du dossier sahraoui. Alors que certains commentaires suggèrent au gouvernement de se montrer plus ferme dans son discours et dans ses relations avec le royaume du Maroc, dans leur ensemble, d’autres dénotent un vif intérêt chez les Algériens sur cette question et, en même temps, une connaissance pointue des relations internationales.
«L’Algérie a mille raisons de ne pas répondre au Makhzen», juge un lecteur. Et d’expliquer : «D’une part, comme le dit le dicton, ne pas répondre aux imbéciles, c’est déjà une réponse. De l’autre, comme l’honnêteté n’est pas la vertu du menteur, la seule vérité que pourrait apporter celui-ci, ça serait un autre mensonge bien ficelé.»
Dans le même style, un autre lecteur y va de son commentaire : «Notre ministre des Affaires étrangères a sans doute raison de laisser le Maroc s’enfoncer davantage dans la gadoue qu’il semble affectionner, puisqu’il en a fait son lot quotidien. Qu’y a-t-il à répondre à une telle invraisemblance sinon de laisser Pinocchio voir son nez s’allonger ?»
Dans leurs analyses, nombre de nos lecteurs trouvent que la décision prise par Rabat de rompre ses relations avec Téhéran confirme l’inféodation du régime monarchique au nouvel «axe du Mal» qui se forme. Voilà ce qu’en dit un d’entre eux : «L’hypothèse de la soumission du régime du Makhzen à l’axe du Mal Etats-Unis-Israël-Arabie Saoudite se confirme par cette rupture des relations avec l’Iran, tout en essayant d’impliquer, d’une part le parti libanais Hezbollah, considéré comme un parti terroriste par les Etats-Unis en raison de sa franche position pour le peuple palestinien et donc contre Israël, et, d’autre part, l’Algérie pour son franc soutien à la cause du peuple du Sahara Occidental.»
Un point de vue partagé par un autre lecteur qui écrit : «Par ce geste, le régime du Makhzen a voulu récupérer le soutien et la sympathie perdue auprès des Etats-Unis et de l’Arabie Saoudite dans son conflit avec la RASD qui est en train de tourner a l’avantage du peuple du Sahara Occidental au regard du contenu de la dernière résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.»
Un autre commentateur appuie cette analyse, en considérant que «le doute n’est plus permis quant à la collusion Israël-Maroc et à la forfaiture du « commandeur des croyants » et président du comité El-Qods». Il trouve, lui aussi, que la dernière mesure du Maroc vis-à-vis de l’Iran «consiste à rechercher des appuis à l’étranger pour se dérober aux injonctions du Conseil de sécurité de l’ONU et de la communauté internationale, à savoir reprendre sans pré-conditions les négociations avec le Polisario. Et Israël a reçu le message 5/5 et lui renvoie l’ascenseur».
Pour un autre, cette façon de vouloir impliquer l’Algérie dans la décision prise par le Maroc de couper ses relations diplomatiques avec l’Iran et les motifs invoqués par le Makhzen «ont en commun le souci de Mohammed VI de faire réagir brutalement l’Algérie et ainsi trouver l’argumentaire de ne pas s’asseoir face à la délégation du Polisario dans les meilleurs délais et, au plus tard, avant le 1er octobre 2018».
Plus critique envers la réaction formulée par le ministère des Affaires étrangères algérien, un lecteur écrit, indigné : «Dites à Belloumi de ne plus être l’ambassadeur pour la Coupe du monde au profit du Maroc ! Assez d’humiliation ! Le pouvoir devrait riposter et, surtout, taper du poing sur la table !»
R. M.
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