LFC 2018 : la demande sociale de Louisa Hanoune ignorée
Par Hani Abdi – L’avant-projet de loi de finances complémentaire (LFC) 2018, qui devrait passer en Conseil des ministres mercredi prochain, ne vise nullement l’augmentation des dépenses publiques. Bien au contraire. Selon les premiers éléments d’informations, cet avant-projet de loi, qui attend de recevoir l’aval du chef de l’Etat, semble plutôt maintenir la politique dite de rationalisation des dépenses tout en créant de nouvelles taxes, qui n’ont pas été intégrées lors de la loi de finances en vigueur.
Cet avant-projet de loi ne semble pas prendre en charge la demande de la pasionaria du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, relative à la levée de toutes les mesures d’austérité qui empêchent, notamment, les ministres de pouvoir agir dans le sens de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Le verrou interdisant à tous les ministères d’engager tout projet ou prendre toute décision pouvant avoir une incidence financière n’a pas été supprimé. Aussi les textes de loi consacrant plus d’ouverture économique au profit du privé national, considérés par cette formation comme des instruments de prédation, sont toujours maintenus.
Contrairement au vœu de la première responsable du Parti des travailleurs, cet avant-projet de loi de finances complémentaire ne remet pas en cause la politique budgétaire et économique du gouvernement. La secrétaire générale du PT a, faut-il le rappeler, exprimé, le samedi 21 avril à Oran, son souhait de voir la «loi de finances complémentaire 2018» s’orienter vers l’aspect socioéconomique. La Loi de finances 2018 a été «injuste», expliquant qu’«elle n’a pas été à la hauteur des aspirations des couches sociales les plus démunies». «Il est du devoir de l’Etat de soutenir le pouvoir d’achat», a-t-elle souligné, ajoutant : «Nous nous attendons à une LFC sociale pour renforcer la sécurité nationale et la cohésion sociale». «L’Etat doit parer à la vulnérabilité de la structure sociale par diverses mesures», a-t-elle insisté.
Cet avant-projet de loi semble venir plutôt pour changer d’instrument de régulation des importations. En effet, cet avant-projet de loi institue une taxe supplémentaire provisoire sur l’importation de toute marchandise suffisamment produite localement. Une taxe variable, selon la nature du produit et selon son niveau de production localement. Cette taxe va remplacer la fameuse liste des 850 produits interdits à l’importation, vivement contestée par l’Union européenne.
H. A.
Commentaires