Muraille sino-russe

poutine Trump
Les présidents russe, Vladimir Poutine, et chinois, Xi Jinping. D. R.

Par Mrizek Sahraoui – Quelle que soit la suite des événements connexes à la décision de Donald Trump de réveiller les vieux démons du passé que sont les incidents, voire les conflits nés au lendemain de l’avènement de la révolution iranienne qui pourraient mettre en péril la stabilité internationale, quels que soient les développements dans les relations économiques entre l’Union européenne et l’Iran, sous le coup de menaces américaines, pouvant possiblement impacter l’économie mondiale, une lueur d’espoir demeure, toutefois, venant de l’axe russo-chinois pour donner sa chance à la paix dans le monde.

Des agélastes et jamais de billevesées, celles propres à certains chefs d’Etat plus portés à la gaudriole et aux paroles qu’aux actes, Vladimir Poutine et Xi Jinping sont partis pour assurer le juste équilibre dans les rapports de force pendant longtemps asymétriques entre, d’un côté, un Occident arrogant et condescendant et, de l’autre, le reste du monde, bien plus nombreux, patient et peu loquace.

Premier partenaire commercial et économique de l’Iran, la Chine, et elle l’exprime clairement, ne craint nullement les éventuelles sanctions américaines, car il s’agit de défendre ses intérêts en Iran à travers les lignes de crédit et les investissements de plusieurs dizaines de milliards de dollars accordés pour la construction de grands et ambitieux chantiers d’infrastructures.

Lorsque l’Union européenne, dans l’incapacité de modérer les velléités de remodelage du Moyen-Orient au seul profit des Etats-Unis et d’Israël – qui vient de commettre une boucherie, ce lundi à Ghaza, telle que l’ont connue les juifs dans les années 1940, achevant de donner une idée très précise de la lâcheté des Arabes et de l’infâme duplicité de la communauté internationale –, trépigne d’impatience de mesurer l’impact des dommages économiques, conséquence des probables futures sanctions à l’encontre de l’Iran, la Chine et la Russie, imperturbables, reposent, sans trop de bruit, les jalons d’une nouvelle coopération bilatérale avec les Iraniens, basée sur le respect des intérêts de chacun.

Forcément, les sanctions à effet immédiat à l’encontre de l’Iran, décidées de façon unilatérale et sans concertation avec les alliés par Donald Trump, viendront se fracasser sur la muraille de Chine… et de Russie.

M. S.

Comment (6)

    MELLO
    15 mai 2018 - 12 h 18 min

     » L’ennemi de mon ennemi est mon ami » semble la parfaite image entre l’Iran et la Russie. Du moins pour ces deux pays, car pour la Chine , fidèle allié de la Russie , notamment depuis le blocus agro-alimentaire des pays occidentaux envers cette Russie, il ne se pose aucune barrière afin de sauvegarder ses intérêts économiques en Iran. De plus, suite aux sanctions américaines, certains États membres de l’Union eurasiatique projettent, avec l’Iran, de créer une zone de libre-échange, afin de contourner les sanctions US. En effet , tous les membres de l’Union, à savoir, le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, le Kirghizstan et l’Arménie se préparent pour la signature de l’accord lors des prochains sommets de l’Union eurasiatique à Astana. Ce qui domine dans cet accord, c’est la prise de position par l’Union qui privilégie l’utilisation du rouble russe et va dans le sens d’une «  dédollarisation  ». Or, on sait que le commerce basé sur le rouble a déjà commencé et augmentera fortement à l’avenir. Dans cette optique , je pense que l’UE qui fait partie de l’Eurasie devrait réfléchir à une telle proposition et peut-être envisager de prendre le train avec de tels partenaires plus fiables que les USA. La déclaration de Engela Merkel en est une preuve de cet objectif. Sur le même volet une délégation iranienne, dirigée par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, s’est déplacée à Bruxelles, afin de mener des négociations sur l’ordre du jour de la réunion ministérielle .
    De cette rencontre , il en ressort que L’Iran a accordé un délai de 60 jours aux Européens pour lui donner des garanties qui assureront ses intérêts dans le cadre de l’accord nucléaire, rejeté par les Etats Unis.
    Et si les USA venaient à être isolés , n’est ce pas une victoire sur le « non droit » international ? .

      karamazov
      15 mai 2018 - 15 h 52 min

      « La Chine fidèle allié de la Russie » ??? Disons, :allié objectif  » et passons.

      Bien sûr, il y a de nouvelles donnes et le monde- y compris l’EU- est en train de se reconfigurer pour échapper au dictat américain ! Ces pays pourraient même se passer de la monnaie pour commercer entre eux. Ou créer une monnaie virtuelle de type Ecu, ou bitcoin. Mais il ne s’agit pas d’un simple différent commercial. Il ne s’agit pas d’une problématique économique à la base. Si les sanctions commerciales ne marchent pas les Américains iront plus loin. C’est là que se pose le problème ! Et dans ce cas je rappelle que les Russes qui sont en Syrie et qui ont les moyens n‘ont rien fait contre les avions israéliens ou les missiles américains.

        MELLO
        15 mai 2018 - 19 h 34 min

        Il ne faudrait pas perdre de vue que ces deux pays, à savoir la Russie et la Chine, possède une culture familiale et culturelle plus importante que ce que nous connaissons des Etats Unis. Ce facteur fondamental du développement humain, peut, à lui seul, anéantir toute velléité économique. Un pays est à l’image de son développement humain et dans ce domaine la Chine et la Russie de loin meilleur que les USA. Vu sous cette angle, en plus du facteur géographique , avec une frontière commune , les deux pays partagent un facteur humain très important. En Chine, les Russes sont l’une des 56 ethnies, ou « nationalités », reconnue par le pouvoir central : il y a entre 15 000 et 25 000 Russes, descendants de Russes arrivés dans le nord de la Chine entre 1630 et 1890, et qui sont surtout présents dans le nord du pays. De plus, les relations diplomatiques entre la République populaire de Chine et la Fédération de Russie se sont considérablement améliorés après la dissolution de l’Union soviétique et la création de la Fédération de Russie en 1991. En 2001, la Russie et la Chine fondent l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), rejoints par le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan, dont l’un des objectifs principaux est de viser à contrer l’influence des États-Unis en Asie centrale, sans oublier ce BRICS qui les regroupe avec l’Inde, le Bresil et l’Afrique du Sud.

    Karamazov
    15 mai 2018 - 8 h 05 min

    Et bien mwa je ne pavoiserais pas à l’idée que l’Iran soit en train de s’acheter une nouvelle conduite car chez ces gens-là el harbou khida3a. La réaction de l’Iran et ses rapprochements vers la Russie et la chine relèvent de soins palliatifs : tout justes un traitement symptomatique. L’Iran n’a jamais eu dans son histoire des relation privilégiées avec la chine et encore moins avec la Russie. Et la chine ne sacrifiera pas ses immenses intérêts commerciaux avec l’Amérique pour faire du trabendo avec l’Iran.

    De plus l’Iran ne travaille que pour sa propre boutique et ses visées expansionnistes ne sont pas toutes du gout de la Chine et de la Russie. C’est donc moins un allié qu’un partenaire incontrôlable et souvent sourd.

    De l’autre côté la Russie et la Chine jouent dans la région leur propre jeu et ce n’est pas le pétrole iranien qui leur manquera, en tous les cas pas à n’importe quel prix.

    Les grands perdants dans ce bras de fer ne sont ni la chine ni la Russie, mais les occidentaux qui ont déjà engagé leurs sous.

    Donc, à mon humble avis, Les Chinois et les Russes ont plus intérêt à renforcer le BRICS ( auquel devrait se joindre l’Algérie au lieu de s’impliquer dans les conflits du Moyen-Orient) et à penser à une monnaie commune en son sein pour échapper à l’emprise du dollars et de l’euro qu’à trop s’impliquer dans un conflit qui ne les regarde que de loin.

      Anonyme
      15 mai 2018 - 11 h 40 min

      @Karamazov , tu tiens le language honteux d’un harki.

    UMERI
    15 mai 2018 - 6 h 05 min

    Evidemment, dans ces tractations, entre la Russie et la chine, s’unir pour contrer les U S A, il n’en demeure pas moins, que l’Europe, a défaut de se défendre,de réagir positivement, pour préserver ses intérêts, elle deviendra le »Dindon de la Farce » que Trump veut transformer, au profit de son pays.

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