CPI coupable !
Par Mrizek Sahraoui – Evidemment que la justice pénale internationale est aux ordres, avec une instruction à charge pour certains, laxiste et clémente pour d’autres. Où est la Cour pénale internationale, plus que jamais interpellée cette fois que les faits sont avérés ? Ni plus ni moins occupée à instruire les dossiers des faibles. Mais pour s’autosaisir des cas des plus forts, la CPI, tout comme les Nations unies – ou ce qu’il en reste : une caisse de résonance sans écho –, se fait tout petite et se met en hibernation en attendant que l’orage passe. Et l’orage passe. Toujours.
La justice internationale, à l’épreuve des massacres américains – la responsabilité de Donald Trump est engagée – et israéliens (60 victimes et plus 2 400 blessés en une seule journée) commis sur des civils – hommes, femmes, vieux et enfants, ou même bébés –, lundi à Ghaza, relèvent de crimes de guerre, selon Amnesty International et RSF qui va encore plus loin en (la) saisissant, porte la lourde responsabilité et l’obligation de s’autosaisir rapidement, et non pas de se contenter de déclaration, pour traduire les bourreaux de Tsahal, à leur tête, Benyamin Netanyahou et Avigdor Lieberman, devant cette juridiction censée expressément juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. A Ghaza, il y eut crime contre l’humanité !
La Cour pénale internationale, puisqu’elle est saisie par Reporters sans frontières (RSF), doit décider rapidement si oui ou non elle ouvre une enquête sur les massacres perpétrés à Ghaza sur des populations civiles par l’armée israélienne sur ordre de Benyamin Netanyahou et Avigdor Lieberman, au motif (décrié) que les Palestiniens se sont «trop rapprochés de la frontière avec Israël» alors qu’ils manifestaient pacifiquement.
La crédibilité du TPI est entamée et mise en cause depuis très longtemps. Sur la base du rapport annuel, étape nécessaire pour lancer une enquête, que Fatou Bensouda, la procureure d’origine gambienne près le TPI, avait élaboré et dévoilé, lundi 14 novembre 2017, les forces armées américaines avaient été soupçonnées d’être coupables «d’actes de torture, traitements cruels, atteintes à la dignité», commis par des militaires américains et la CIA entre 2003 et 2004 sur le sol afghan, dans le but d’extorquer des renseignements. A ce jour, aucune suite n’a été donnée à ce dossier. Comme quoi !
Indexé depuis sa création, le TPI a toujours été qualifié de justice des Blancs contre les autres : les faibles. Ledit dossier de l’armée américaine et celui des boucheries commises à Ghaza vont sans doute mettre à l’épreuve cette justice des plus forts contre les faibles.
Notoirement, le TPI a toujours usé de contorsions pour juger les graves affaires, bien évidemment quand elles ne sont pas étouffées, accusant les grandes puissances dont les verdicts sont sans appel : des non-lieux sont prononcés quand d’autres sont traînés dans la boue à la demande des vrais coupables.
M. S.
Comment (6)