Les Sahraouis alertent : «L’Union européenne se prépare à nous spolier»
Par Sadek Sahraoui – Le représentant du Front Polisario en Europe, Mohamed Sidati, a fait état dans un communiqué rendu public lundi soir de tentatives de certaines parties européennes visant à contourner l’arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) pour signer un accord de pêche avec le Maroc qui comprend les eaux territoriales du Sahara Occidental.
Ces tentatives sont apparues exactement le 17 mai dernier lors du débat au sein de la commission du commerce du Parlement européen sur l’état des lieux des négociations entre Bruxelles et le Maroc sur le renouvellement du protocole de partenariat dans le domaine de la pêche à l’aune des derniers arrêts rendus par la Cour de justice de l’UE sur la question.
Si le représentant du Front Polisario dit avoir «apprécié» les positions fermes et responsables des membres de la commission du commerce du Parlement européen par rapport à la nécessité de tenir compte de la légalité internationale dans les négociations avec le Maroc, il s’est montré néanmoins préoccupé par l’intention exprimée au cours du débat par les représentants de la commission de l’UE d’étendre le futur accord avec le Maroc au Sahara Occidental occupé.
Pour Mohamed Sidati, il est clair que les procédures envisagées visent clairement à contourner les arrêts de la Cour de justice européenne. «Les représentants de la commission se sont montrés hautains et ont manifesté un mépris flagrant à l’égard de la Cour européenne de justice. Dans les débats, les fonctionnaires de la commission ont osé utiliser la terminologie marocaine illégale et infondée», alerte Mohamed Sidati, qui précise que, par exemple, le terme «provinces» a été utilisé en référence «aux territoires du Sahara Occidental occupés par le Maroc».
Le responsable sahraoui rappelle qu’«une telle terminologie est en totale contradiction avec les résolutions des Nations unies et montre le mépris de la Commission européenne à l’égard de la légalité internationale et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». De plus, ajoute-t-il, en utilisant un langage provocateur et en adoptant le récit de l’occupant marocain, la commission affaiblit la position diplomatique de longue date de l’UE sur le Sahara Occidental.
Ajoutant l’insulte à la blessure, la référence répétée par les fonctionnaires de la commission lors de l’expression «population locale» à la place du «peuple du Sahara Occidental» était une autre illustration de l’irrespect de la Commission européenne pour le peuple du Sahara Occidental et de sa tentative de déformer la réalité sur le terrain».
Mohamed Sidati avertit que «le comportement de la Commission européenne, qui consiste à entraîner les institutions européennes dans le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara Occidental, est une approche très risquée».
«Au lieu de contribuer de manière constructive au processus de décolonisation au Sahara Occidental, l’UE Commission entrave les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler, et viole le droit européen et international en poussant à inclure le Sahara Occidental dans ses accords avec le Maroc», ajoute le représentant du Front Polisario en Europe.
Mohamed Sidati termine son communiqué par un appel adressé aux institutions européennes (Commission, Conseil et Parlement européens) dans lequel il les invite à «prendre des mesures pour empêcher la violation des principes et valeurs fondamentaux de l’UE». Il les a appelés également «à mettre en place les mesures nécessaires pour une mise en œuvre immédiate des arrêts de la CJUE afin de mettre un terme à l’un des grands pillages organisés des ressources d’un peuple colonisé vivant encore sous occupation».
S. S.
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