Les Emirats et le Qatar mènent une guerre secrète sur le sol tunisien
Par Kamel M. – Le traitement réservé par un site français à une supposée rencontre secrète entre un ancien ministre de l’Intérieur tunisien et des officiers des services secrets émiratis sur l’île de Djerba, en Tunisie, et l’importance accordée par la chaîne qatarie Al-Jazeera à cette «information» dévoilent un complot qui se trame contre la Tunisie.
Le site français – dont les «scoops» sur l’Algérie sont neuf fois sur dix erronés – évoque une tentative de coup d’Etat en Tunisie sous la conduite des Emirats arabes unis. La chaîne officielle du régime de Doha craint pour les Frères musulmans qui seraient dans le collimateur des instigateurs du putsch et dont le parti, Ennahdha, serait en voie d’être écarté définitivement de la scène politique. Les deux médias laissent entendre ainsi, en se référant à des «sources occidentales» qu’ils ne nomment pas, qu’un scénario à l’égyptienne serait en cours de préparation.
Cette sortie du site français relayé par Al-Jazeera n’est pas innocente. Elle vise à pousser les islamistes tunisiens à réagir pour «défendre» leurs «acquis» obtenus après le renversement du président Ben Ali, qui avait réussi à faire barrage aux extrémistes religieux jusqu’à ce que des officines étrangères fomentent la «Révolution des jasmins» qui finira par porter au pouvoir le parti de Ghannouchi, qui joue désormais un rôle central dans la vie politique tunisienne.
Il serait difficile de croire que les responsables politiques émiratis prennent le risque de dépêcher des officiers du renseignement en Tunisie pour y rencontrer un ancien membre du gouvernement dans la perspective d’une action violente. Le Qatar semble, dès lors, tenter de provoquer une crise entre Tunis et Abu Dhabi dans le cadre de la guerre que les deux monarchies du Golfe se livrent par pays arabes tiers interposés.
Cette manœuvre est le prolongement de la bataille qui a lieu sur le sol égyptien depuis le coup d’Etat militaire d’Al-Sissi contre le président Morsi, homme lige du Qatar et de la Turquie d’Erdogan.
K. M.
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