Crise libyenne : les Français paniquent et demandent l’aide de l’Algérie
Par R. Mahmoudi – Des sources diplomatiques algériennes, citées par le quotidien panarabe paraissant à Londres Al-Araby Al-Jadid, ont affirmé que l’émissaire français pour la Libye, Frédéric Desagneaux, est venu demander l’aide de l’Algérie pour amorcer l’application de l’accord de Paris, de fin mai dernier, concernant notamment l’organisation d’élections présidentielle et législatives prévues en décembre prochain.
Au terme de sa rencontre avec Abdelkader Messahel, l’émissaire français avait déclaré que sa visite en Algérie visait à poursuivre «l’étroite concertation de confiance» que les deux pays entretiennent sur le dossier libyen. Et de poursuivre : «J’ai tenu à venir à Alger aussitôt que possible pour poursuivre l’étroite concertation de confiance que la France et l’Algérie entretiennent sur le dossier de la Libye.»
Craignant un échec qui aurait des retombées néfastes sur l’image de leur diplomatie et leur influence dans la région, les Français butent sur l’intransigeance du camp représenté par le maréchal Khalifa Haftar et la persistance des tensions dans plusieurs régions du pays, provoquées par l’avancée «triomphale» des milices de Haftar. Agissant au nom de la lutte contre les «poches» d’Al-Qaïda et de Daech, celles-ci projettent en même temps d’étendre leurs zone d’influence, ce qui n’est pas fait pour aider à l’apaisement entre les deux parties.
Paris compte sur l’Algérie pour rétablir les liens entre les différentes parties libyennes pour les amener à respecter leurs engageants pour les échéances électorales fixées à Paris, et qui sont perçues comme la clé de voute du processus de paix en cours. Pour rappel, le chef de la diplomatie, Abdelkader Messahel, s’était déplacé en février dernier en Libye, où il a rencontré des notables de plusieurs villes, comme Mesrata, Zentan et Tripoli, en vue de les réconcilier avec les forces politiques officielles, elles-mêmes divisées sur les questions de fond.
R. M.
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