Pourquoi les islamistes sont sûrs que Bouteflika ne briguera pas un 5e mandat
Par R. Mahmoudi – L’appel lancé, il y a deux jours, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, au nom de son parti, pour soutenir une candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la prochaine élection présidentielle ne laisse pas la classe politique indifférente.
Les islamistes, qui ne ratent pas une occasion pour descendre en flammes celui qui est devenu leur souffre-douleur, sont les premiers à réagir. Pour le porte-parole du mouvement Ennahdha, Youcef Khebab, les propos d’Ahmed Ouyahia sont «une manœuvre qui cache un conflit qui tend à s’exacerber autour de la présidentielle, au fur et à mesure que de nouveaux indices viennent accréditer l’idée d’une non-participation du Président sortant à un cinquième mandat».
Selon ce dirigeant islamiste, interrogé par le journal panarabe Al-Raï Al-Yawm, la sortie d’Ahmed Ouyahia vise à mettre le Président devant ses responsabilités et à le pousser à afficher clairement ses intentions sur la question de sa participation ou non aux prochaines échéances électorales. Khebab est persuadé que Bouteflika «ne se prononcera sur le sujet qu’une fois s’être assuré de connaître les vrais partisans des faux».
De son côté, l’ancien député Mohamed Hadibi, du même parti islamiste, estime que «personne ne peut parler, ni exprimer la volonté du chef de l’Etat, alors que celui-ci ne l’a pas encore fait». Pour ce cadre dirigeant d’Ennahdha, «tous les cris que nous entendons actuellement ne sont que des signes d’une course enfiévrée pour obtenir la satisfaction des maîtres des lieux». Et de poursuivre : «Ces appels s’apparentent à des tentatives pressées dont les auteurs cherchent à montrer patte blanche et à se laver les mains de ce qui se passe ou se prépare ici et là, en donnant d’ores et déjà un blanc-seing» mais ceux-là, juge encore Hadibi «n’ont aucune intention de se porter candidats, tant que la décantation n’est pas encore opérée».
R. M.
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