Le MSP demande à traiter le MAK comme une organisation terroriste
Réuni vendredi, toujours sans son président convalescent, le bureau exécutif du MSP a passé en revue la situation générale qui prévaut dans le pays. Dans un communiqué rendu public, ce parti condamne «les appels à la formation de milices armées, lancés par des forces séparatistes menaçant l’unité nationale», et demande à «tout le monde» de se montrer «ferme» dans leur position contre ce qu’il qualifie de «dérapage public» et de «ne pas réserver aux affaires de terrorisme des traitements différents».
Tacitement, le parti d’Abderrazak Mokri demande aux autorités de classer les auteurs de ces appels, c’est-à-dire les dirigeants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), comme organisation terroriste au même titre que les groupes armés se revendiquant de l’idéologie islamiste, comme Al-Qaïda ou Daech, dont les partisans sont traqués et fichés par les services de sécurité.
Cette déclaration va certainement susciter la réaction du MAK. Dans une récente intervention, le chef de cette organisation, Ferhat Mehenni, a nié avoir appelé ses partisans à «prendre les armes» mais a maintenu son appel pour mettre sur pied «une force de contrainte» en Kabylie dont l’objectif est, selon lui, d’assurer la sécurité des citoyens face aux «incursions» des forces de l’ordre. Cet appel a été condamné par de nombreux acteurs politiques et de la société civile mais aucune réaction officielle des autorités sur ce qui est communément perçu comme une grave dérive.
Autre point sensible évoqué lors de la réunion du bureau politique du MSP : l’affaire des 700 kilos de cocaïne saisis récemment, qui ne finit pas de livrer ses secrets, après l’arrestation de nouveaux suspects. Pour ce parti, cette affaire dénote l’ampleur de la corruption et l’absence de transparence et de contrôle dans la gestion des affaires publiques. Elle traduit aussi «la confusion politique et le manque de vision chez nos dirigeants», ajoute le communiqué.
K. B.
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