LFC 2018 : le RCD dénonce le risque de «la mainmise de lobbies sur plusieurs secteurs d’activité»
Par Hani Abdi – Les parlementaires progressistes du RCD ont rejeté le projet de loi de finances complémentaire pour 2018 (LFC 2018), jugé inadéquat avec la conjoncture actuelle que traverse le pays. «Les rédacteurs du projet de loi de finances complémentaire ne présentent aucune motivation globale pour le recours à de nouvelles mesures, après une loi de finances de 2018 qui consacre déjà le recours massif à la planche à billets», regrettent d’emblée les parlementaires progressistes du RCD, pour lesquels ce projet de loi n’est pas de nature à améliorer le quotidien des Algériens ni à faire sortir l’Algérie de son marasme économique.
«En se rebellant contre la TVA sur les voitures montées localement, les partis de la majorité confirment le malaise profond qui prévaut dans le sérail pour reconduire le statu quo à la veille d’une présidentielle voulue comme une simple formalité. Si le passage de l’interdiction à la taxation de produits à l’importation est en soi une décision de bon sens, l’opacité et l’imprécision des taux (de 30% à 200%) risquent de consacrer la mainmise de lobbies sur plusieurs secteurs d’activité», soulignent les députés du RCD, qui réitèrent leur «refus» de nouvelles dotations au profit des départements de répression au détriment des secteurs productifs.
Les députés du RCD s’opposent également aux restrictions des prérogatives de l’assemblée au profit du Conseil national des investissements. Aussi, les parlementaires progressistes du RCD appellent au retrait du texte de loi sur l’Académie berbère, jugé inadapté à la Constitution. «Attendu par des millions d’Algériens, le projet de loi portant sur la loi organique de l’Académie algérienne de langue amazighe s’est avéré, en fin de compte, un véritable recul. Au lieu de proposer une loi pour la mise en œuvre de l’article 4 consacrant l’officialité de la langue amazighe, le gouvernement réduit le texte à une académie qu’il a vidé de son âme en évitant d’aborder les questions de missions et de moyens à mettre en œuvre pour consacrer tamazight comme une langue des institutions pour lui assurer un meilleur développement», soulignent les députés du RCD, qui plaident pour le retrait de ce texte et appellent les rédacteurs à se conformer aux dispositions de la Constitution pour garantir une meilleure prise en charge de la langue amazighe.
Les parlementaires progressistes du RCD trouvent, néanmoins, à leur goût le texte de la mise en œuvre de l’exception d’inconstitutionnalité, même s’ils trouvent qu’il est perfectible. Les députés du RCD constatent néanmoins que «cet instrument peut aider à garantir dans un Etat de droit la mise en œuvre des droits et libertés consacrés par la Constitution». «Tout justiciable peut, en effet, invoquer, à l’occasion d’un procès, devant une quelconque juridiction et lors de toute instance, qu’une disposition est non conforme à la Constitution», relèvent-ils, affirmant ainsi que «pour cette avancée, ils votent en faveur de ce texte».
H. A.
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