Le projet du MAK pour un «corps de sécurité» toujours au stade de fantasme
Dans un communiqué de sa «présidence», diffusé sur son site de propagande désormais accessible en Algérie, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) annonce avoir mis en place une commission devant réfléchir sur les modalités pratiques du «corps de contrainte» qu’il s’était promis de mettre sur pied en Kabylie pour protéger les habitants des exactions des forces de sécurité mais, aussi, des islamistes et de la délinquance.
Cette commission aura pour tâches, entre autres, de concevoir un cadre juridique et de fixer le nom, le statut, les missions, les hiérarchies, les moyens et les règles de fonctionnement internes de cette structure.
En prétendant reproduire un concept ancestral connu sous le nom «Laânaya» (providence, qui peut aussi signifier : l’aile protectrice), l’organisation séparatiste n’explique toujours pas quels sont les moyens dont disposeraient ses éléments qui seront supposés être affectés à cette tâche. Le communiqué indique que ces corps de sécurité auront à protéger la population aussi bien contre les «exactions» du pouvoir central que celles émanant des «islamistes extrémistes» ou de «simples délinquants», mais sans préciser avec quels moyens de dissuasion.
Or, la mise en avant de l’argument de l’«insécurité» à laquelle serait livrée, selon les termes du communiqué du MAK, la Kabylie depuis 1997, «et particulièrement depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir (1999)», pour plaider le droit des habitants de Kabylie à leur «propre sécurité» et à leur «résistance», trahit une volonté d’avoir des groupes armés. Ce qui met à nu les dénégations maintes fois répétées des dirigeants de cette organisation, niant avoir appelé les jeunes Kabyles à prendre les armes, et pérorant que leur combat restait pacifique et que leur appel aurait été sciemment déformé par leurs détracteurs pour les discréditer aux yeux de l’opinion nationale et internationale.
Pourtant, lorsqu’un parti islamiste, le MSP en l’occurrence, avait demandé, il y a une semaine, aux autorités du pays de traiter désormais le MAK comme une organisation terroriste, les porte-voix de cette dernière n’avaient point réagi.
K. M.
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