Salvini a raison
Par Karim B. – L’interrogation fort pertinente du ministre italien Matteo Salvini sur les raisons qui poussent des jeunes Algériens – parmi d’autres – à s’embarquer dans les rafiots de la mort n’a pas plu à certains en Algérie. Est-ce parce que le ministre de l’Intérieur italien aurait tort ou parce qu’il appartient à l’extrême-droite ?
Qu’avons-nous, en tant qu’Algériens, à nous mêler de la politique intérieure d’un pays tiers ? Pourquoi reprocherions-nous à un ministre de tenir des propos que nous estimons blessants, pour peu qu’il appartienne à cette mouvance politique nationaliste qui rejette non seulement les étrangers venant des pays du Sud mais s’oppose, y compris à l’Union européenne ?
C’est le complexe d’infériorité qui fait réagir des Algériens qui se sentent insultés dès qu’un Occidental les cite dans une déclaration qui ne flatte pas notre ego démesuré. Matteo Salvini n’a dit que la vérité. Oui, aucune raison ne justifie le choix hasardeux des harraga de quitter le pays pour s’installer en Europe et y être humiliés et déconsidérés.
Un jeune doit retrousser les manches dans son pays et y travailler dur pour s’imposer et construire son avenir. Si les portes se ferment devant lui, c’est à lui qu’il incombe de les ouvrir en persévérant et en apprenant à suer pour gagner sa croûte.
Le candidat algérien à l’émigration clandestine ne peut être comparé à un migrant issu d’un pays pauvre ou en guerre. Le clandestin algérien embarque pour l’Europe plus par aventure que par nécessité vitale. De nombreux récits nous parviennent sur l’identité de ces aventuriers dont beaucoup ne manquent de rien en Algérie, sinon d’un visa Schengen qui devient de moins en moins accessible.
L’erreur que commettraient l’Europe et Matteo Salvini serait d’empêcher les Algériens de se rendre dans l’espace européen de manière légale, en maintenant la chape de plomb qui leur est imposée depuis la restriction de l’établissement des visas. Car, de toute façon, l’Europe continuera de recevoir les bateaux de la mort, alors autant permettre à ces migrants d’y parvenir dignement et en toute sécurité.
K. B.
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