Une journaliste dans le collimateur du directeur d’El-Moudjahid licenciée
Par Houneïda Acil – Notre consœur du journal El-Moudjahid, Wassila Benhamed, vient d’être licenciée, aujourd’hui 24 juillet, par le PDG du journal Achour Cheurfi, sans être passée devant aucun conseil de discipline, comme l’indique la lettre de licenciement dont une copie est en notre possession. Il y a un mois, elle a été suspendue sans aucun motif.
Achour Cheurfi, qui croit gérer un bien lui appartenant, a cité, dans sa lettre, des prétendus rapports qui, selon Wassila Benhamed, sont faux. «Il me licencie après m’avoir envoyé un courrier vide samedi. Les rapports cités dans la lettre de licenciement, attribués à des responsables du journal, sont faux», fait-elle savoir en affirmant avoir parlé à ces mêmes responsables qui «m’ont assuré qu’ils n’ont fait aucun rapport contre moi».
Comme motifs du licenciement, le directeur d’El-Moudjahid accuse la journaliste de «plagiat», «injures» et «menaces» sur ses collègues, etc. Seulement, le directeur d’El-Moudjahid ne dit pas si toutes ces infractions à l’«éthique» ont été enregistrées avant ou après que le tribunal ait jugé son fils, Youcef Cheurfi, qui travaille comme photographe au sein du même quotidien, pour coups et blessures contre la journaliste.
En effet, Wassila Benhamed a été agressée et frappée par le fils du PDG, au mois d’août 2017, au sein même de la rédaction du journal et devant ses collègues. Dans le premier jugement, Youcef Cheurfi avait écopé d’un mois de prison avec sursis et de 10 000 DA d’amende. Ce licenciement intervient quelques jours après le deuxième jugement qui confirme le premier : un mois de prison avec sursis, avec un délai d’épreuve de 5 ans, 100000DA de dédommagement et dix mille dinars d’amende.
Difficile de croire aux motifs de licenciement cités dans la lettre notamment ceux en relation avec les injures et menaces. Wassila Benhamed est victime, depuis le début de cette affaire, d’un harcèlement moral très violent. D’une part le directeur du journal qui lui inflige des avertissements, blâmes et mises à pied et, d’autre part, elle est harcelée par sa rédactrice en chef qui ne cesse de la menacer au travail. Elle est en outre attaquée sur les réseaux sociaux par trois de ces collègues, l’insultant à tort et à travers au vu de toute la corporation.
Nos appels au ministère de tutelle pour mettre de l’ordre dans cette affaire et mettre fin à l’abus de pouvoir du premier responsable du journal n’ont rien donné. Le directeur du journal est arrivé à ses fins. Au moment où nous mettons en ligne, Wassila Benhamed est partie saisir l’inspection de travail.
Entretemps, Youcef Cheurfi a retrouvé son poste chez papa.
H. A.
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