Retour des terroristes de Syrie et d’Irak : le Maroc ne maîtrise plus la situation
Par Karim B. – Le gouvernement marocain est dépassé par le nombre de terroristes marocains de retour de la Syrie et d’Irak au point de demander à Interpol d’envoyer ses policiers, qui contrôlent depuis quelques jours tous les ports et aéroports marocains.
Ces terroristes profitent de la venue de la communauté marocaine de l’étranger pour les vacances pour se faufiler dans la masse. Une infime partie a été arrêtée mais le plus grand nombre arrive à passer les contrôles et à disparaître dans la nature, dans la perspective d’une réorganisation pour commettre des attentats dans le pays ou en commanditer d’autres ailleurs, en Europe ou dans les pays voisins, dont l’Algérie.
Contrairement donc aux satisfecit obtenus par le Makhzen auprès de la France et de la Belgique, qui montrent les services de sécurité marocains comme un exemple en matière de lutte antiterroriste, le Maroc admet son incapacité à faire face au retour massif des terroristes, sachant que les islamistes armés marocains se comptent parmi les plus nombreux dans les rangs de Daech et d’Al-Qaïda.
Jouant avec le feu et malgré la sérieuse menace qui pèse sur le Maroc, les services secrets marocains entretiennent des groupes islamistes armés au Nord-Mali, notamment le Mujao, auteur de l’enlèvement des diplomates algériens à Gao, dans le but évident de nuire à la sécurité de l’Algérie.
Un rapport américain relevait, en 2017, un record de recrutement de Marocains et de Tunisiens avec, respectivement, 1 623 et 2 926 djihadistes, dont 198 et 800 seraient de retour. Loin derrière ces deux voisins, l’Algérie comptait 170 départs de terroristes, dont près de la moitié (87) sont rentrés avant janvier 2016.
«Daech s’est définitivement installé au Maroc, considéré comme le principal exportateur de djihadistes pour l’organisation terroriste en Syrie», indiquait, par ailleurs, le journal britannique The Sun, à la même période. Dans une enquête sur la filière marocaine de Daech, publiée le 6 septembre 2017, The Sun soulignait qu’«environ 1 800 Marocains sont devenus des combattants djihadistes en Libye, en Irak et en Syrie ces dernières années», en se référant aux chiffres officiels marocains. Le média britannique ajoutait qu’«un millier de djihadistes se seraient convertis dans la contrebande au Maroc et en Tunisie après la débâcle de Daech en Irak et en Syrie». The Sun estimait, enfin, que le Maroc «est maintenant considéré comme un tremplin pour les attaques» en Europe et au Maghreb.
Cette situation constitue une grave menace sur la région pour deux raisons. La première c’est que le Maroc est au bord de l’explosion et que le régime en place a de plus en plus de mal à contenir la colère des Marocains ; la seconde est qu’aussi bien Rabat que ses alliés continuent de cacher cette vérité de peur que cela impacte le tourisme et les investissements français dans ce pays pauvre, en proie à la prédation de la famille régnante et d’une administration corrompue jusqu’à la moelle.
K. B.
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