Graves révélations d’un ex-conseiller du ministre des Affaires religieuses
Par Karim B. – L’ex-conseiller de Mohamed Aïssa a jeté un pavé dans la mare. Adda Fellahi a, en effet, révélé, sur le plateau de la chaîne El-Bilad TV, que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs «a été infiltré par les salafistes wahhabites» à la solde du régime de Riyad.
L’ancien responsable de la communication au sein de ce ministère a notamment affirmé que des représentants de ce courant extrémiste, qui ont reçu une formation en Arabie Saoudite, ont été nommés à la tête de directions «extrêmement sensibles». Adda Fellahi a cité les directions de la culture islamique et, surtout, celle de l’orientation religieuse. Or, c’est dans le cadre des prérogatives échues à cette dernière que l’ancien directeur, limogé par Mohamed Aïssa depuis, a voulu imposer la doctrine salafiste wahhabite dans les mosquées relevant du ministère des Affaires religieuses.
L’ancien conseiller de Mohamed Aïssa a révélé, dans ce sillage, que cet ancien directeur a fait changer des livres d’exégèse dans ces mosquées, après avoir retiré ceux faisant référence à la doctrine suivie par l’ensemble des Algériens. Autrement dit, une véritable guerre secrète de doctrines avait lieu au sein d’une institution de la République à l’insu de l’opinion publique.
On comprend maintenant mieux pourquoi Mohamed Aïssa multipliait les déclarations hostiles aux tentatives d’introduction de nouveaux dogmes religieux par des parties qu’il ne citait pas. Ses propos étaient interprétés comme une attaque en règle contre les prosélytes chiites et ahmadites, mais le ver était dans le fruit.
L’ancien conseiller de Mohamed Aïssa, également ancien député, tout en rappelant que la doctrine salafiste wahhabite «a détruit plusieurs pays arabes», reproche à demi-mot au ministre d’avoir désigné les personnes incriminées à la tête de ces directions bien que connaissant leur obédience.
Adda Fellahi a, par ailleurs, accusé l’attaché culturel auprès de l’ambassade d’Iran à Alger d’être «trop actif» et de mener des actions suspectes. L’ancien conseiller du ministre des Affaires religieuses ne prononce pas le mot «espionnage», mais la façon dont il décrit l’activisme d’Amir Moussaoui laisse entendre qu’il s’agit bien d’un travail de renseignement, voire d’infiltration de certaines associations aux fins de répandre la doctrine chiite en Algérie. «Amir Moussaoui est en contact avec d’anciens officiers de l’armée et d’anciens ministres», a confié Adda Fellahi qui note que l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran à Alger «est trop présent sur Facebook» et que «ses déplacements à travers le pays sont trop fréquents», notamment dans le Sud.
K. B.
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