Migrants : Rabat se plie aux ordres de l’UE et crée des centres de rétention
Par Karim B. – Les défenseurs des droits de l’Homme au Maroc dénoncent une opération de transfert de migrants qui se trouvaient à Tanger et Nador, deux villes du Nord du pays. Le déplacement forcé de ces migrants subsahariens est une réponse aux injonctions de l’Europe qui a exigé des pays maghrébins de juguler les flux incessants de réfugiés en les cantonnant sur leurs territoires respectifs dans des centres de rétention.
L’Algérie, la Libye et la Tunisie ont refusé de mettre en place de tels centres, tandis que le Maroc semble avoir négocié une telle option en échange d’aides financières. Les autorités marocaines justifient ces déplacements par «de meilleures conditions de vie» qu’elles voudraient garantir à ces migrants dont l’objectif final est d’atteindre la rive sud de la Méditerranée.
Les défenseurs des droits de l’Homme croient savoir que le Makhzen a eu le feu vert de l’Allemagne et de l’Espagne pour mener l’opération de transfert de ces migrants vers le Sud du Maroc pour les empêcher ainsi de traverser le détroit de Gibraltar et rejoindre les milliers de ressortissants issus de l’Afrique subsaharienne dont les gouvernements européens cherchent à se débarrasser mais sans y parvenir.
Bonn et Madrid ont promis de soutenir le Maroc dans sa «lutte» contre la migration clandestine, une promesse faite lors d’une conférence de presse animée par la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, hier samedi, à Madrid.
Comme pour l’ensemble des dossiers qui concernent l’ensemble de la région – lutte antiterroriste, construction d’un ensemble économique maghrébin intégré, défense commune, organisation tripartite du Mondial-2030, etc. – le Makhzen fait, encore une fois, cavalier seul, mû par ses considérations machiavéliques habituelles. Mais le piège finira par se refermer sur lui lorsqu’il ne pourra plus gérer les dizaines de milliers de migrants qui ne pourront plus se rendre en Europe et s’installeront durablement au Maroc.
K. B.
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