Trois députées impliquées dans l’affaire Chikhi : l’immunité comme obstacle
Par R. Mahmoudi – Les investigations qui se poursuivent dans l’affaire de la cocaïne ont confirmé l’implication de trois députées, selon le quotidien arabophone El-Bilad, citant des sources au fait du dossier.
Il s’agit, d’après la même source, de deux députées du RND et d’une députée du FLN, impliquées dans des affaires de corruption et soupçonnées d’avoir bénéficié d’avantages de la part de Kamel Chikhi, principal accusé dans l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis fin mai dernier au port d’Oran.
Les nouveaux résultats de ces investigations révèlent l’étendue des ramifications de cette affaire dans laquelle sont déjà impliquées des personnes haut placées, dont deux cadres du ministère de la Défense nationale, des juges, des avocats, des cadres d’entreprises, entendus il y a quelques semaines par la justice.
Le problème qui va, cependant, se poser en ce qui concerne les trois députées est celui lié à l’immunité parlementaire, devenue un vrai casse-tête aussi bien pour l’Exécutif que pour l’institution législative elle-même. Seront-elles arrêtées pour être traduites en justice avant d’attendre une levée de leur immunité parlementaire, comme cela a été le cas du sénateur de Tipaza, Malik Boudjouher, arrêté, à la mi-août dernier, en flagrant délit de corruption ? Ou alors, les autorités seront-elles obligées, cette fois-ci, d’introduire d’abord une demande à l’APN, dont les trois députées sont membres, pour procéder ensuite à leur arrestation ? Car la levée de boucliers provoquée, depuis quelques jours, au Conseil de la nation après l’arrestation d’un de ses membres et qui a mis le pouvoir au pied du mur risque de dissuader les services de sécurité de refaire le coup.
Les sénateurs en colère après l’arrestation d’un des leurs qualifient cette situation de «précédent grave» et d’une atteinte à la Constitution qui garantit, dans au moins deux articles, l’immunité aux parlementaires, quels que soient les délits pour lesquels ils sont poursuivis.
Pressés par les événements, les présidents des deux Chambres, Abdelkader Bensalah et Saïd Bouhadja, sont appelés à redoubler d’efforts pour convaincre les élus d’obtempérer aux injonctions.
R. M.
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