La réhabilitation du directeur de la PAF prélude-t-elle le départ de Lahbiri ?
Par Karim B. – Equation difficile à résoudre pour le directeur général de la Sûreté nationale fraîchement installé en remplacement d’Abdelghani Hamel. Le ministre de l’Intérieur, son supérieur hiérarchique, a réhabilité un officier deux jours à peine après que le couperet de la sanction est tombé alors que lui-même venait de prendre ses fonctions suite au limogeage de son prédécesseur.
Mustapha Lahbiri a été mis dans une position intenable après ce désaveu. Comment pourra-t-il continuer d’assumer sa fonction si un de ses subordonnés pourrait prétendre à une protection «politique» dans un corps de sécurité ? Mustapha Lahbiri s’est-il précipité en limogeant le responsable de la sécurité au niveau de l’aéroport international d’Alger pour n’avoir pas interdit au général-major Saïd Bey de quitter le territoire national ou en avait-il reçu l’instruction ?
Ce cafouillage paraît, en tout cas, jouer en défaveur de l’ancien patron de la Protection civile appelé à la rescousse par le président Bouteflika pour chapeauter la Police nationale en dépit de son âge avancé. Sa nomination est-elle provisoire ? Tout porte à le croire. Mais trop de changements dans cette phase délicate qui précède une échéance électorale fatidique et des protestations de plus en plus bruyantes pourraient s’avérer contreproductifs.
La purge opérée dans l’armée, la gendarmerie et la police avait été perçue par l’opinion comme une volonté du chef de l’Etat d’injecter du sang neuf dans ces institutions, mais le doute commence à s’installer quant aux raisons réelles qui ont poussé le président Bouteflika à donner un coup dans la fourmilière, le premier de cette envergure depuis la déroutante mise à la retraite soudaine de «l’omnipotent» général de corps d’armée Mohamed Mediene, dit Toufik.
La décision du ministre de l’Intérieur de «disculper» le responsable de la PAF congédié par son chef est éminemment politique. Noureddine Bedoui n’a pas pu agir de la sorte si des ordres ne lui avaient pas été donnés en haut lieu pour «dédouaner» le commissaire sanctionné au lieu de laisser le directeur de la DGSN s’en charger lui-même au risque de se déjuger, d’autant qu’il est rare que nos responsables avouent leurs erreurs.
Le passage de Mustapha Lahbiri par la DGSN tire-t-il déjà à sa fin ? Nous le saurons dans les jours et les semaines à venir.
K. B.
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