Grave accusation de Bouhadja : «Ouyahia défend les thèses de Bajolet»
Par Kamel M. – Le conflit qui secoue le Parlement est en passe de devenir une véritable affaire d’Etat. Alors qu’il opposait au début deux grosses pointures du FLN, le voilà qui déborde pour concerner désormais le Premier ministre et, corollairement, l’allié du FLN au sein du pouvoir, à savoir le RND.
Les accusations proférées par le président de l’APN contre le chef de l’Exécutif suite à sa conférence de presse animée ce samedi, sont gravissimes. En effet, Saïd Bouhadja a accusé Ahmed Ouyahia de défendre les thèses de l’ancien ambassadeur de France à Alger et ancien patron de la DGSE, Bernard Bajolet, et d’œuvrer ainsi à «écarter du pouvoir la génération de la Guerre de libération nationale».
Le président de l’APN, dont les propos ont été recueillis par le quotidien arabophone El-Khabar, soupçonne le Premier ministre de vouloir provoquer une vacance du pouvoir politique, considérant qu’Ahmed Ouyahia «est partie prenante» dans la crise actuelle. Pour Saïd Bouhadja, c’est le secrétaire général du RND qui a instruit ses députés de «participer à une action immorale et illégale» contre lui. «Je tiens au respect des lois de la République et je refuse toute ingérence dans les affaires internes du Parlement», a mis en garde Saïd Bouhadja, dont la vive et prompte réaction aux déclarations de l’ancien directeur de cabinet de Bouteflika confirme la gravité de la situation et, par là même, la forte probabilité d’une dissolution de l’Assemblée par le président de la République, contrairement à ce qu’a soutenu Ouyahia.
Le secrétaire général du RND avait assuré, lors d’une conférence de presse animée hier samedi, que la dissolution de l’APN était exclue, appelant Saïd Bouhadja à démissionner pour «préserver l’intérêt général». Ce dernier avait, de son côté, tenté de manipuler l’opinion publique en affirmant à des proches qu’il avait reçu un appel de la part d’un conseiller du président Bouteflika pour l’assurer du soutien de ce dernier. Mais des vérifications effectuées par Algeriepatriotique avaient mis à nu une grotesque manœuvre qui s’inscrit dans les calculs politiciens des différents protagonistes dans cette crise institutionnelle qui a éclaté à quelques mois de l’échéance présidentielle de 2019.
K. M.
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