Refus de Bouhadja de démissionner de l’APN : début de panique au FLN
Par R. Mahmoudi – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, a de nouveau usé de menaces directes contre l’indétrônable président de l’APN, pour l’amener à céder, après plus de deux semaines de bras de fer et de guerre psychologique qui semble loin de connaître son épilogue.
Après donc l’avoir, tour à tour, menacé de le faire passer devant la commission de discipline en vue de le radier des rangs du parti, puis de l’empêcher par la force d’accéder au siège de l’APN et, ensuite, sortir des «dossier compromettants» sur lui, la direction du FLN, par la voix de son secrétaire général, vient de lui donner jusqu’à lundi prochain pour «se rendre à la raison», avant de prendre des mesures coercitives à son encontre, montrant ainsi les premiers signes d’une panique qu’il déguise en multipliant les ultimatums et les menaces.
Djamel Ould-Abbès, qui s’exprimait ce vendredi devant des cadres de son parti à Bouira, n’a pas précisé la nature des mesures coercitives qu’il envisagerait d’appliquer contre Saïd Bouhadja, mais on comprend aisément qu’il ne peut s’agir que d’une convocation devant la commission de discipline du parti. D’ailleurs, cette mesure avait déjà été envisagée au début de la crise comme moyen de pression. Mais, loin d’avoir dissuadé Bouhadja de maintenir sa position, cette menace n’aura fait que le galvaniser. En témoignage cette audace et cette opiniâtreté qui ont surpris plus d’un.
En somme, une éventuelle expulsion de Saïd Bouhadja des rangs du parti ne réglera pas le problème, dès lors qu’une telle mesure n’aurait aucun effet sur son double statut de député et de président de l’APN. Elle pourrait même le renforcer, dans la mesure où il aurait une plus grande marge de manœuvre, une fois libéré du joug du parti qui l’étreint.
Après cet engagement solennel pris par Djamel Ould-Abbès devant ses militants à Bouira, une question revient avec acuité : que fera la direction du FLN et son patron si Saïd Bouhadja ne démissionne pas à la date qui lui est fixée – c’est l’hypothèse la plus plausible – et s’il continue à se maintenir quoiqu’il arrive ?
Ould-Abbès, anticipant sur un tel scénario qui ne pourra que précipiter la dissolution de l’APN, donne sa parole que son parti n’acceptera jamais, quelle que soit la suite de ces événements, d’être à l’origine d’une crise politique dans le pays. Un vrai dilemme pour le FLN.
R. M.
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