Tôt ou tard
Par Bachir Medjahed – Quand bien même on pourrait admettre qu’il y a la main de l’étranger dans les violences politiques qui ont cours dans les pays arabes, nous devons quand même reconnaître que les facteurs incitatifs à de telles violences existent bien dans ces pays et ne sont pas étrangers. Tous les Etats arabes sont condamnés, tôt ou tard, à initier des processus démocratiques. «Printemps arabe» ou pas, tous ces Etats vont bien finir par initier la démocratisation. A contrecœur ou pas, le processus est une fatalité car n’oublions pas que depuis l’amorce de ce qui est appelé «printemps», les pouvoirs arabes sont sur les écrans du monde entier.
Il y a de grands risques à ce que les transitions qui ne sont pas le produit de transactions soient génératrices de violence. Des réformes sont engagées dans un contexte où les populations ne sont plus inhibées.
Les pays arabes qui vont mettre en œuvre des réformes pratiquement de façon unilatérale, réformes politiques et économiques, vont faire perdre leurs repères aux populations. Pratiquement, aussi bien l’administration, le pouvoir politique, les forces de sécurité que les magistrats, n’ont pas l’habitude de suivre et de gérer un processus électoral dans une situation de pluralisme politique et de mise en confrontation des idéologies incompatibles entre elles et qui jouent le rôle de source permanente d’instabilité et forcément d’insécurité.
Fatalement, lors d’une transition menée unilatéralement, en l’absence d’une transaction, c’est pratiquement une certitude que des zones de non-droit s’instaurent, avec toute facilité ouverte à la conjonction entre toutes les criminalités organisées, en particulier la corruption.
La corruption prospérera alors, car tout s’achète, y compris les consciences. La corruption prospère quand il n’y a pas un champ politique libre et ouvert pour permettre les dénonciations et mettre le doigt sur la plaie. La corruption prospère quand l’absence de l’Etat de droit renforce le sentiment d’impunité.
Peut-il y avoir un libéralisme politique sans libéralisme économique ? Un libéralisme économique sans libéralisme politique ? Les deux devraient-il exister en même temps ?
B. M.
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