Visite de M’jid El-Guerrab à Alger : émissaire de la France ou du Maroc ?
Par Kamel M. – La visite en Algérie du député représentant les Français établis hors de France, M’jid El-Guerrab, du 11 au 16 octobre, a soulevé de nombreuses interrogations. Ce déplacement, bien que l’ambassade de France à Alger ait adressé un communiqué à l’ensemble de la presse nationale pour l’informer du programme détaillé du membre de la commission des finances au sein de l’Assemblée française, n’a été que peu relayé par les médias nationaux.
Or, des sources informées se sont interrogées sur l’insistance de l’hôte franco-marocain sur la nécessité de construire le Maghreb. M’jid El-Guerrab était-il mandaté par le Makhzen pour passer un message aux autorités algériennes en insinuant qu’il serait temps que l’Algérie rouvre la frontière terrestre avec le Maroc fermée depuis 1994 ? «A Alger, M’jid El-Guerrab n’a eu que le mot Maghreb dans la bouche lors de la moindre discussion avec ses interlocuteurs», assurent nos sources qui ont suivi le périple du député dont des médias français affirment qu’il est proche du président Emmanuel Macron.
«Comme son amie Rachida Dati, M’jid El-Guerrab fait partie des invités VIP aux réceptions des institutions algériennes à Paris», notent nos sources qui subodorent une tentative d’infiltration de nos représentations en France pour tenter d’influer sur les décisions des responsables algériens dont ces lobbyistes de Mohammed VI escomptent un «geste d’apaisement» envers le régime monarchique de Rabat.
La mission de M’jid El-Guerrab en Algérie semble s’inscrire dans cette logique. Parallèlement à ses discussions avec l’ambassadeur et le consul général de France à Alger et à son agenda «économique» en sa qualité de membre d’une commission parlementaire chargée de la croissance des entreprises françaises à l’étranger, le député français a débordé sur l’objet de sa visite dans ses échanges avec ses contacts algériens auprès desquels il repris les thèses éculées du Makhzen en laissant entendre indirectement que l’Algérie serait un frein pour la construction d’un Maghreb uni.
K. M.
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