Mohammed VI ment : le Maroc ne régularise pas les migrants
Par Sadek Sahraoui – Il se révèle de plus en plus que la politique migratoire mise en place par le Makhzen n’est qu’une mystification juste destinée à leurrer l’opinion africaine. La réalité est, en effet, toute autre. Rabat ne régularise pas de Subsahariens. Au contraire, il ne se passe pas un jour depuis des mois sans que des ONG de défense des droits de l’Homme annoncent des reconductions à la frontière de migrants africains au Maroc. Mohammed VI expulse même à tour de bras, et souvent de façon musclée.
La dernière expulsion en date remonte à dimanche passé quand les autorités marocaines ont décidé de refouler vers leur pays d’origine les migrants subsahariens ayant participé le jour même à l’assaut de l’enclave de Melila. Près de 200 migrants ont réussi à entrer dans la ville lors d’un assaut. Ces expulsions concernent 141 migrants arrêtés. Rabat a également accepté de refouler des migrants qui avaient déjà réussi à entrer à Ceuta et Melila après que Madrid eut décidé de les expulser, ce qui fait du Maroc le gendarme de l’Europe.
De plus en plus nombreux, ces refoulements ont d’ailleurs fait réagir les ONG de défense des migrants et des droits de l’Homme qui ont multiplié les critiques à l’encontre de Mohammed VI. Pour enrayer les arrivées vers l’Espagne, le Maroc intensifie, en effet, la répression. Plus de 6 500 Subsahariens ont été refoulés depuis le mois d’août vers le sud du pays dans des conditions épouvantables.
A ce propos, le rapport publié le 25 septembre par le groupe antiraciste de défense des étrangers et migrants (Gadem) est accablant pour le Maroc. Il décrit une répression policière sans précédent dirigée contre les migrants subsahariens.
Arrêtés, fouillés, ballottés dans des bus, ils sont envoyés par milliers vers des destinations qui leur sont inconnues, après avoir subi des abus de toutes sortes. «Ni leur âge ni leur situation personnelle ne leur permettent d’éviter l’expulsion. Même les enfants et les femmes enceintes sont déplacés de force», indique le rapport de Gadem qui a lancé une campagne d’alerte #CoûtsEtBlessures qui consiste à rendre visibles les violations commises à l’encontre des populations noires non ressortissantes du Maroc. «Les arrestations sont opérées hors de tout cadre juridique. Aucun mandat d’arrêt ni autre document officiel n’a été présenté aux personnes visées par les opérations des forces de police», indique la même source.
S. S.
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