Les députés boudent-ils Bouchareb après l’avoir imposé à la tête de l’APN ?
Par Kamel M. – C’est face à un hémicycle quasiment vide que le nouveau président de l’APN a présidé une session en présence des ministres concernés. Cette absence des députés soulève des interrogations d’autant que le Parlement ne s’est pas encore remis de sa crise qui a failli le mener à sa dissolution.
Mouad Bouchareb a été parachuté à la tête de la Chambre basse du Parlement au moment du putsch conduit à partir de Hydra par le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, dont on ne sait pas, non plus, s’il continue de présider aux destinées du parti ou s’il s’est résigné à accepter son départ forcé. Il est fort probable que les querelles de chapelle qui minent l’ancien parti unique aient eu un impact direct sur le déroulement des travaux à l’Assemblé populaire nationale.
Le Parlement s’est-il auto-dissous de facto ? L’ambiance générale qui règne au sein de l’instance législative est délétère depuis que Djamel Ould-Abbès a décidé de déboulonner manu militari son président qui n’a, à ce jour, pas déposé sa démission et qui a disparu des radars depuis sa dernière apparition furtive sur la terrasse d’un café non loin du siège de l’APN, l’air insouciant, comme pour signifier à ses opposants que le branle-bas de combat qui mettait «son» institution sens dessus dessous ne le perturbait pas outre-mesure. Depuis, Saïd Bouhadja se terre et se mure dans un silence qui en dit long sur le sens qu’il conférait à la lourde responsabilité qui était la sienne en tant que troisième personnage de l’Etat.
Pourtant, tout ne semble pas avoir été réglé à Zighoud-Youcef. Il y a comme un air de mécontentement général qui ôte à l’Assemblée un peu plus de sa légitimité entamée. Elu par les députés de l’alliance présidentielle, boycotté par l’opposition représentée au Parlement et occupant le perchoir sans que son prédécesseur ait rendu le tablier, désigné à la tête du FLN sans que son mentor ait cédé son siège, Mouad Bouchareb a été envoyé au feu sans avoir les coudées franches pour pouvoir affronter deux situations conflictuelles à la fois. Il se retrouve ainsi face à deux dinosaures du parti «majoritaire» qui s’affrontent par députés et militants interposés, désarmé et désormais seul, ses collègues de l’alliance l’ayant abandonné à son sort.
Le jeune président du Parlement et secrétaire général par intérim du FLN se sortira-t-il de cette mauvaise passe ou finira-t-il par jeter l’éponge ?
K. M.
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