Affaire Khashoggi : Trump dans le collimateur de la Chambre des représentants
Le futur président de la commission du Renseignement de la chambre basse du Congrès américain, Adam Schiff, a déclaré ce dimanche que les démocrates allaient enquêter sur les liens financiers personnels du président des Etats-Unis, Donald Trump, avec l’Arabie saoudite et la Russie. Lors des élections de mi-mandat début novembre, les démocrates ont repris aux républicains le contrôle de la Chambre des représentants, ce qui leur permettra notamment de lancer des enquêtes parlementaires.
Les nouveaux élus siégeront à partir de janvier. «Le président n’est pas honnête avec le pays à propos du meurtre de Jamal Khashoggi», journaliste saoudien critique du prince héritier, a jugé, sur CNN, Schiff, élu influent au sein du Parti démocrate. «Qu’est-ce qui le pousse à cela ? Je ne sais pas. S’il s’agit simplement d’un penchant qu’il a pour les autocrates (…) ou s’il y a une motivation financière, c’est-à-dire ses finances personnelles», s’est interrogé Adam Schiff.
Selon de nombreux observateurs, le prince héritier Mohammed ben Salmane est impliqué dans ce meurtre. Mais Donald Trump a estimé que même si le prince était peut-être bien au courant du meurtre, cela ne remettrait pas en cause la relation «inébranlable» entre Washington et Ryad.
Selon plusieurs médias américains, la CIA estime que MBS a commandité le meurtre, mais le président républicain a assuré que l’agence de renseignement extérieur n’était pas parvenue à une conclusion définitive. «Les éléments du renseignement que j’ai vus suggèrent que cela a été commandité par le prince héritier», a dit le sénateur républicain, Mike Lee sur la chaîne NBC, contestant la version présidentielle.
Au-delà du rôle des dirigeants saoudiens, Adam Schiff s’est interrogé, toujours selon la presse américaine, sur l’attitude du locataire de la Maison Blanche à leur égard. Donald Trump «s’est ouvertement vanté sur les millions qu’il fait avec l’Arabie saoudite. Est-ce que son intérêt personnel conduit la politique des Etats-Unis dans le Golfe ?», a demandé l’élu démocrate, posant la même question «vis-à-vis de la Russie». «Nous ne savons pas, mais il serait irresponsable de ne pas le découvrir», a-t-il dit, estimant que «cela ne sera pas seulement le travail de la commission du Renseignement».
S. S.
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