Ce «détail» qui dément la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental
Par Karim B. – La requête que s’apprête à déposer le Front Polisario auprès du Conseil de l’Union européenne révèle qu’un autre pays que le Maroc continue, lui aussi, d’occuper le Sahara Occidental. Mais cette révélation fait surtout se fracasser la fiction de la souveraineté du Maroc sur le territoire sahraoui dont le peuple réclame un référendum pour son autodétermination sous l’égide de l’ONU, empêché par le Makhzen et ses alliés depuis des décennies.
Selon Maghreb Intelligence, le Front Polisario a «enclenché la guerre aérienne» contre l’Espagne qui occupe illégalement l’espace aérien du Sahara Occidental. «Le Polisario saisira (…) le Conseil de l’Union européenne et le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, sur la question de l’espace aérien du Sahara Occidental», écrit ce média, qui explique que le Polisario «accuse l’Union européenne et Madrid de violation de l’espace aérien», en se référant à une ordonnance du Tribunal de l’Union européenne qui a statué que l’accord UE-Maroc «ne s’applique pas au Sahara Occidental».
«Or, la région d’information de vol (FIR) et le contrôle aérien dans le territoire contesté sont rattachés aux Iles Canaries, donc à l’Espagne», précise Maghreb Intelligence.
Algeriepatriotique faisait état, le 5 décembre dernier, d’un jugement rendu par le Tribunal de l’Union européenne saisi par le Polisario le 30 novembre, décrétant que l’accord sur l’aviation civile conclu en janvier 2018 entre l’Union européenne et le Maroc «est sans application au territoire du Sahara Occidental et à son espace aérien».
Pour le juge européen, il y a lieu de comprendre la notion de territoire du Maroc comme «renvoyant à l’espace géographique sur lequel le royaume du Maroc exerce la plénitude des compétences reconnues aux entités souveraines par le droit international, à l’exclusion de tout autre territoire tel celui du Sahara Occidental». Le Tribunal a ajouté que l’inclusion du territoire du Sahara Occidental enfreindrait «le principe d’autodétermination rappelé à l’article premier de la Charte des Nations unies et le principe de l’effet relatif des traités». De même, le verdict a souligné avec une grande précision : «L’Union européenne ne saurait valablement partager une intention du royaume du Maroc d’inclure le territoire en question dans la chambre d’application de l’accord».
Dans les faits, au Sahara Occidental, le Maroc occupe la terre et l’Espagne les airs, d’où cette complicité de Madrid avec Rabat, appuyés par Paris, qui s’échinent à faire voter des accords entre l’Union européenne et le Maroc favorables à leurs intérêts économiques au détriment du peuple sahraoui et de la légalité internationale.
K. B.
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