Un ex-ambassadeur des Etats-Unis : «Marzouki était lié aux terroristes»
Par Sadek Sahraoui – Dans son étude explosive présentée hier à Washington, l’ancien ambassadeur américain à Tunis Jacob Walles révèle que la Tunisie des temps de la troïka formée par Ennahdha et Attakatol, coalition regroupant les partis de Marzouki, Jebali et Ben Jaafar, ont collaboré avec les terroristes et aidé à l’envoi de djihadistes tunisiens en Syrie et en Irak.
Ces personnalités, qui se présentent aujourd’hui comme des chantres de la démocratie et de la tolérance ont, selon le diplomate américain, envoyé 2 900 djihadistes au Proche-Orient, ajoutant que 27 000 étaient destinés à partir. Ils ont, a-t-il dit, «rejoint les rangs de Daech, Jabhat Ennosra, l’Amée islamique et d’autres groupes terroristes». Jacob Walles a ajouté que «les pires crimes ont été commis par les Tunisiens, à l’instar de la torture et de l’assassinat du pilote jordanien Moadh Ksasba, brûlé vif».
Selon la même source, il y a eu une première période (2011-2012) durant laquelle Ennahdha et Attakatol ont permis à Ansar Achariâa et d’autres factions de s’organiser et d’envoyer, au vu et au su de tout le monde, des djihadistes pour combattre Bachar Al-Assad. Puis une seconde période (2012-2014) où le gouvernement s’est retrouvé confronté à un sérieux problème du fait que ces factions ont commencé à sévir à l’intérieur du pays, commençant par l’attaque contre l’ambassade américaine, puis les deux assassinats politiques (Belaid et Brahmi).
L’ancien ambassadeur des Etats-Unis à Tunis explique que son pays a coopéré étroitement avec les successeurs de Marzouki pour remédier à la situation et mettre en place un arsenal législatif adéquat afin de combattre le terrorisme en Tunisie. Dans sa communication, Walles explique que ce phénomène découle en partie du fait qu’aux yeux des jeunes les espérances de la révolution ont été trahies.
Les révélations de Jacob Walles vont certainement provoquer des remous politiques en Tunisie. En tout cas, elles fourniront des raisons supplémentaires au président Béji Caïd Essebsi pour neutraliser Ennahdha, parti qu’il a accusé dernièrement de l’avoir menacé.
S. S.
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