La présidentielle se tiendrait dans les délais : le 5e mandat relancé ?
Par Hani Abdi – L’idée d’un éventuel report de l’élection présidentielle d’avril 2019 est-elle en train d’être évacuée ? Rejetée par le RND d’Ahmed Ouyahia, la proposition du report émanant de l’islamiste Abderrazak Mokri se heurte à un refus des autres partis de l’alliance présidentielle qui s’échinent d’ores et déjà à préparer ce rendez-vous électoral. Amar Ghoul, qui a animé une conférence de presse ce mardi à Alger, se dit prêt à soutenir à un cinquième mandat pour le président Bouteflika afin qu’il parachève les réformes et les réalisations entreprises.
Par son intervention, Amar Ghoul laisse entendre que l’alliance présidentielle, qui se réunira prochainement, va se déployer sur le terrain pour préparer le cinquième mandat. Et il n’y a pas qu’Amar Ghoul qui s’active pour que le président Bouteflika reste au pouvoir. Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, a déjà donné le la en assurant que «les travailleurs vont œuvrer à faire passer leur candidat Abdelaziz Bouteflika». Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui fait partie du premier cercle présidentiel, a, en effet, appelé à la mobilisation pour la «continuité». Les comités de soutien au président Bouteflika ainsi que les associations des zaouïas se mobilisent pour le même objectif.
Du point de vue constitutionnel, le président Bouteflika pourrait encore briguer deux mandats de cinq ans. Autrement dit, il pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2029. Mais son état de santé ne permettra pas une telle éventualité.
Pour de nombreux observateurs et analystes politiques, le choix de la «continuité» avec le président en exercice est dû à l’absence de consensus entre les différents compartiments du pouvoir sur le successeur. L’absence de ce consensus est, selon certains, la conséquence du long règne de Bouteflika. «Pendant vingt ans, le système ne fonctionne qu’avec et pour Bouteflika. Aujourd’hui, ce même système politique se trouve dans l’incapacité de produire autre chose ou de mettre en place l’après-Bouteflika», estime un fin observateur du système politique, qui souligne que la succession «ne pourra se faire qu’après le départ du Président actuel». «Et elle risque de se faire dans la douleur», prédit notre source.
H. A.
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