600 milliards !
Par Sadek Sahraoui – Parmi le flot d’informations «crachées» avec beaucoup de fainéantise par les agences de presse étrangères au lendemain du Réveillon, une actualité émerge. Et elle est économique. Un rapport publié mardi 1er janvier 2019 par Séoul nous apprend que les exportations sud-coréennes ont, pour la première fois de l’histoire du «Pays du Matin calme», atteint en 2018 le vertigineux seuil des 600 milliards de dollars. Cette somme astronomique représente presque deux fois plus le montant des revenus pétroliers de l’Arabie Saoudite en 2013.
Pour être plus précis, la Corée du Sud a exporté l’année dernière pour 605,5 milliards de dollars. Pour ce pays, il s’agit d’une rare prouesse, surtout lorsque l’on sait que sa croissance économique est tirée à presque 50% par les exportations. Il s’agit d’une augmentation de 5,5% par rapport à l’année précédente, soit la hausse la plus remarquable depuis que le pays a commencé à exporter des produits en 1948.
Les exportations sud-coréennes avaient franchi le seuil des 500 milliards de dollars pour la première fois en 2011. Et les Sud-Coréens ont d’autant plus de mérite que leur pays ne dispose pratiquement d’aucune ressource naturelle à l’exception, peut-être, du charbon, du tungstène, du graphite et du molybdène. Autrement dit, les Sud-Coréens ont fait de leur économie l’une des plus performantes au monde (6e plus grand pays exportateur) par la seule force de leurs bras, de leur intelligence et de leur volonté.
Le plus impressionnant dans le miracle accompli par les Sud-Coréens réside dans la célérité avec laquelle ils ont fait décoller économiquement leur pays. Tout s’est joué à la fin des années 1980, en pleine ouverture démocratique. Et tout cela s’est fait grâce à une politique volontariste du pouvoir en place. Dans les années 1960, le PIB par habitant était comparable à celui des pays les plus pauvres de l’Afrique et de l’Asie. A titre de comparaison, la Corée du Sud et l’Algérie étaient presque au même niveau de développement durant les années 1970-80. Seulement, à la différence des pays d’Afrique, les Coréens n’ont depuis pas dormi sur leurs lauriers et ont, surtout, fait les bons choix.
S. S.
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